Une nouvelle mobilisation a été organisée hier partout en France pour protester contre le plan d’austérité du gouvernement, jugé comme "injuste" par les principaux syndicats du pays. Les manifestations se sont révélées toutefois plutôt modestes. A Paris, le rassemblement débuté à 14 heures sur le pont de la Concorde, face à l’Assemblée nationale, a réuni entre 3500 et 5000 personnes.
Après la journée d’action en demi-teinte du 11 octobre, les dirigeants syndicaux ne s’attendent toutefois pas à une mobilisation de grande ampleur ce mardi 13 décembre. Ils disent qu’ils visent surtout à lancer un avertissement au gouvernement, à quatre mois de l’élection présidentielle. Le patron de la CGT Bernard Thibault parle d’une "mobilisation moyenne", estimant que la journée n’est "sans doute pas à la hauteur de nos attentes", tandis que son collègue de la CFDT François Chérèque évoque une simple "journée d'information".
Au total, 185 rassemblements ont été organisés dans tout le pays, selon la CGT. Dans la capitale, le rendez-vous a été donné à 14 heures sur le pont de la Concorde, en face du palais Bourbon de. Le principal syndicat des étudiants UNEF est également présent à cette manifestation.
A Paris, plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires. "Non à l'austérité : une seule règle d'or, augmenter les salaires et développer l'emploi", pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège, auquel participait le candidat Front de gauche à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon.
Dans les villes de province, des rassemblements sont aussi organisés notamment à Marseille devant la préfecture, à Lyon devant le conseil général, ou encore à Lille devant les bureaux de la Sécurité sociale, avec le même mot d’ordre : " Non au plan d’austérité imposé par le gouvernement ". A titre indicatif, à Pau, quelque 600 manifestants se sont mobilisés dans la rue en fin de matinée, contre au moins 400 manifestants à Périgueux. A l’unisson, les manifestants réclamaient que le gouvernement reconsidère ses positions par rapport à la "financiarisation de la crise, des plans de rigueur, de l’austérité, du prix des mutuelles, des agences de notation". "Il y a d’autres choix possibles, pour que les salariés ne paient pas toujours la note", martèlent des leaders syndicaux.
Le cortège parisien a rassemblé entre 3500 et 5000 manifestants. A Bordeaux, la mobilisation a réuni entre 1000 et 2000 personnes, 1000 à Lyon, 1300 à Rouen et 300 à Marseille. Globalement, le mouvement a été peu suivi dans l'hexagone.
Selon un sondage CSA pour L'Humanité publié hier, près d’un Français sur deux (45%) soutient la mobilisation contre les mesures d’austérité du gouvernement, alors qu’ils sont quelque 29% à se déclarer opposés ou hostiles, et 29% aussi se disent indifférents, 2% ne se prononçant pas.
Après l’annonce le 7 novembre du deuxième plan de rigueur porté par le Premier ministre François Fillon, l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA a décidé de riposter, appelant à une nouvelle démonstration de force censée dissuader le gouvernement à quatre mois de l’élection présidentielle de mai 2012.