Des chirurgiens de l’hôpital Necker à Paris ont réalisé une opération révolutionnaire. Il ne s’agit pas seulement d’opérer un bébé dans le ventre de sa mère, mais de cibler directement le cerveau du fœtus.
Des chirurgiens d’un hôpital français ont réussi à opérer avec succès un fœtus atteint d’une grave malformation cérébrale, ont annoncé les hôpitaux parisiens vendredi 16 juin.
"Une malformation anévrismale de la veine de Galien a été traitée par embolisation in utero" en septembre 2022, a rapporté l’AP-HP, l’organisme responsable des principaux hôpitaux publics d’Île-de-France, dans un communiqué. L’opération révolutionnaire a été réalisée à l’hôpital Necker à Paris et a été révélée en exclusivité par Le Parisien.
La particularité de cette intervention réside non pas dans le fait d’opérer un bébé dans l’utérus de sa mère, car de nombreuses opérations de ce type ont déjà été effectuées ces dernières années, notamment pour des malformations de la moelle épinière. Ce qui rend cette opération de Necker unique, c’est qu’elle cible directement le cerveau du fœtus.
Le fœtus présentait une malformation de la veine de Galien, un vaisseau sanguin cérébral. Cette condition augmente considérablement les risques de décès du nouveau-né ou de graves séquelles ultérieures. L’opération comportait elle-même des risques élevés, mais elle a été proposée aux parents en raison de la quasi-certitude des effets graves ou mortels pour le futur enfant si la malformation était restée inchangée.
L’opération s’est distinguée par son caractère peu invasif : "un microcathéter a été positionné dans la veine de Galien à travers la peau et l’utérus de la mère, puis à travers le crâne du fœtus", explique l’AP-HP. L’intervention s’est déroulée sans problème en une demi-heure et, surtout, l’enfant, âgé de 8 mois aujourd’hui, se porte bien.
Entre-temps, aux États-Unis, des chirurgiens ont réalisé une opération similaire dans un hôpital de Boston. Cette intervention, réalisée en mars et couronnée de succès, a fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue médicale Stroke.
"Ce mode opératoire représente un changement de paradigme" face à ce type de malformation, écrivaient les chercheurs, soulignant qu’une telle opération permet d’intervenir à un stade précoce et d’éviter des complications irréversibles.