Une étude d’Ipsos sur la situation des femmes au sein de l’hôpital a été menée auprès de 500 médecins. Les résultats montrent que plus de 8 femmes médecins sur 10 se sont déjà senties discriminées.
L’association Donner des Elles à la santé a dévoilé les résultats d’une étude d’Ipsos sur la situation des femmes au sein de l’hôpital sur France Inter. Elle a dénoncé le sexisme ambiant que subissent les femmes en milieu hospitalier. Au total, 82% des femmes médecins se sont déjà senties discriminées dans leur parcours en raison de leur genre, rapporte France Info.
Une femme médecin sur six a assuré qu’à cause de son genre, elle a été refusée à un poste à responsabilités. Etienne Mercier, directeur du pôle Opinion & Santé d’Ipsos a alerté sur la raison fréquemment évoquée derrière cette discrimination : la maternité. "On leur a dit que le poste exige de ne pas avoir de contraintes familiales, de ne pas avoir d’enfants à s’occuper, que le risque pour une femme de tomber enceinte et d’être moins disponible est trop fort, et donc que la place ne sera pas pour elle mais pour un homme", a-t-il déploré.
L’association Donner des Elles à la santé a également prévenu sur l’omniprésence des comportements sexistes et des harcèlements à l’hôpital. Effectivement, 78% des femmes médecins ont déclaré avoir déjà été victimes de comportements sexistes. Selon cette étude, près d’un tiers des enquêtées (30 %) déclarent avoir été victimes des gestes inappropriés à connotation sexuelle ou des attouchements sans leur consentement.
Adelyne Merceron, directrice d’activité santé chez Ipsos a estimé alarmant le fait que 36% des femmes qui ont été confrontées à ces propos ou à ces gestes déplacés n’en ont parlé à personne. Seules 3 % ont signalé ces comportements sexistes à leur hiérarchie, 27 % à leurs collègues et 36 % en ont parlé à des personnes en dehors de l’hôpital.
Pour 62% des sondées, leur signalement n’a rien changé à l’attitude des personnes concernées. Par ailleurs, 82% ont affirmé que la hiérarchie n’a pris aucune mesure particulière pour que la personne mise en cause cesse ces agissements.
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