L’État français a saisi des équipements de protection commandés par une région. Cette confiscation a été faite sans concertation.
Dans un communiqué lundi 6 avril, la présidente socialiste de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a dénoncé la réquisition "sans concertation" par l’État français d’équipements de protection commandés par la région. Arrivée dimanche 5 avril, à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, il s’agit de deux millions de masques. Une première commande, également à l’initiative de la région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), avait déjà été saisie par l’État, rapporte Ouest-France.
Marie-Guite Dufay a expliqué qu’elle n’avait eu aucun contact avec quiconque de l’Etat lui informant la réquisition. "Jean Rottner (le président LR de la région Grand Est) m’avait dit que j’aurais la priorité pour ma commande dans le cargo de dimanche sauf que l’armée était déjà sur place et on a vu que ce serait impossible", a-t-elle expliqué.
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Selon la préfète du Grand Est, Josiane Chevalier, l’avion arrivé dimanche devait apporter des masques pour l’Etat, les conseils régionaux de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est, ainsi que pour le conseil départemental des Bouches-du-Rhône.
L’Etat avait commandé 4 millions de masques et plusieurs autres millions pour les collectivités. Mais l’avion n’avait transporté que 3,6 millions de masques. Par conséquent, il a pris la décision de réquisitionner l’ensemble afin de les distribuer aux personnels de santé, qui sont prioritaires. Les masques seront délivrés via les pharmacies aux établissements sanitaires et aux professionnels de santé. Les établissements sociaux et médico-sociaux, les prestataires de services ou encore les services de soins à domicile auront aussi leur part.
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Marie-Guite Dufay a souhaité plus de transparence, mais surtout de répartition plus solidaire concernant ces masques.
La présidente des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a fait part de sa colère. Elle parle, d’ailleurs, de réquisitions inadmissibles et abusives. "C’est un manque de responsabilité absolu de la part du gouvernement… Un nouveau scandale d’État alors même que nous sommes pleinement mobilisés en faveur de la solidarité nationale", écrit-elle dans un communiqué.
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