Jeudi 20 mai, l’Assemblée nationale a voté la fin des crédits de réductions de peine automatiques pour les détenus, une mesure vivement critiquée par des magistrats.
L’Assemblée nationale a voté, jeudi 20 mai, la fin des crédits de réductions de peine automatiques pour les prisonniers. La garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, parle d’un système totalement hypocrite. "Je souhaite conditionner les réductions de peine à l’effort. Si la prison est séparée de la société civile par des murs d’enceinte, elle ne doit pas en perdre les codes, le sens de l’effort en prison, ce n’est pas interdit", a-t-il argué.
La députée insoumise Danièle Obono a répliqué en déclarant que la situation dans les prisons françaises est une honte internationale. "C’est une proposition qui est dans le programme de Marine Le Pen de 2017. C’est une faillite idéologique, intellectuelle", a lancé son collègue Ugo Bernalicis (LFI). Ce dernier voit dans cette décision un risque d’une hausse de la population carcérale avec plus de récidive et moins de réinsertion.
L’association des juges d’application des peines (Anjap) avait critiqué la mesure. Elle réclame ainsi une réforme d’une autre nature. Selon elle, le dispositif actuel permet au détenu de connaître sa date de libération et préparer son projet de sortie.
Depuis la loi Perben de 2004, le dispositif donne une réduction de peine à chaque détenu, sauf les personnes accusées pour terrorisme. Il reçoit des crédits à hauteur de sept jours par mois pour les peines inférieures à un an. En cas de mauvaise conduite, ces crédits sont retirés. Selon la réforme, le juge de l’application des peines (JAP) pourra accorder des réductions de peine allant jusqu’à six mois par année de détention en cas de bonne conduite.
> Lire aussi d’autres Actualité en France