La polémique autour des relations diplomatiques qu’entretiennent la France et l’Arabie Saoudite vient d’être relancée après la demande un peu particulière du prince héritier Mohammed Ben Nayef.
Une cérémonie discrète vivement critiquée
Mohammed Ben Nayef, le prince héritier de l’Arabie Saoudite aurait reçu en catimini la Légion d’honneur des mains du président de la République française, François Hollande. La remise s’est faite le vendredi 4 mars et est actuellement sujette à critiques. Les associations pour les droits humanitaires pointent du doigt cette attribution en rappelant que le régime saoudien a procédé à 70 exécutions depuis le début de l’année.
Le royaume saoudien demande de se faire décorer
Pour cette remise de la Légion d’honneur, l’entourage de François Hollande évoque "une pratique protocolaire courante". Cependant, le magazine Causette a affirmé que cette décoration aurait été attribuée à Mohammed Ben Nayef à la demande de l’Arabie Saoudite. Afin d’appuyer ces révélations, le magazine a publié des mails entre l’ambassadeur de France en Arabie saoudite, Bertrand Besancenot, et le conseiller de François Hollande pour le Moyen-Orient, David Cvach.
Des mails qui révèlent les dessous de cette décoration
"Cher David, je me permets de t’envoyer la copie jointe de la proposition de décoration pour le prince Mohamed Ben Nayef. Je sais que certains s’interrogent sur l’opportunité de décorer maintenant le prince héritier, peu de temps après la campagne médiatique contre l’Arabie Saoudite en France. Certes, le royaume n’a pas bonne presse, mais je crains que l’amélioration de son image prenne du temps…", écrit l’ambassadeur. Le mail continue et Bertrand Besancenot précise qu’"il me paraît indispensable de répondre à sa demande de recevoir la Légion d’honneur, à un moment où il souhaite renforcer sa stature internationale."
Dans un autre mail, Jérôme Bonnafont, directeur de la section Afrique du Nord et Moyen-Orient du cabinet de Jean-Marc Ayrault au ministère des Affaires étrangères, donne quelques indications sur la manière de faire communiquer cette attribution de la Légion d’honneur. "Il faut que ce soit discret vis-à-vis des médias, mais sans dissimulation, si nous ne le faisons pas ce sera vu comme un camouflet et si on nous interroge on répondra lutte contre Daech et partenariat économique et stratégique", a-t-il mentionné.
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