Après l’agression de l’enseignant juif, Zvi Ammar, président du Consistoire israélite de Marseille, a "incité" les juifs à ne pas porter "la kippa dans cette période trouble, jusqu’à des jours meilleurs".
"La vie est sacrée"
"Aujourd’hui, devant la gravité des événements (...) il faut prendre des décisions exceptionnelles, et, pour moi, la vie est plus sacrée que tout autre critère", a lancé le président du Consistoire israélite de Marseille au lendemain de l’agression de l’enseignant de confession juive dans la cité phocéenne.
Les juifs sont "ciblés"
Zvi Ammar reconnaît que les autorités font "tout pour nous assurer le maximum de protection" et estime qu’"on ne peut pas demander plus. On ne va pas mettre un policier, un gendarme ou un militaire derrière chaque juif". Et "malheureusement pour nous, on est ciblés : dès qu’on est identifiés, qu’on est juifs, on peut être agressés et même risquer la mort. Là, on a franchi un pas d’une extrême gravité", regrette-t-il.
"Obligé de se cacher un petit peu"
Avec la situation qui prévaut, "on est obligé de se cacher un petit peu", ajoute-t-il. Il incite alors les juifs de Marseille à "enlever la kippa dans cette période trouble, jusqu’à des jours meilleurs".
Les réactions à cette recommandation
Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif, organe politique), cité par Huffingtonpost, estime que cette recommandation " traduit une attitude défaitiste, de renoncement". Ce "n’est certainement pas une bonne idée", a-t-il conclu.
Pour le grand rabbin de France, Haïm Korsia, cette recommandation à enlever la kippa est un "cri d’émotion compréhensible". Il déclare que "Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa".
Rappel de l’agression à la machette de l’enseignant
Lundi, un mineur turc d’origine kurde a blessé à la machette un professeur juif. Selon les autorités, l’agresseur a dit avoir agi au nom d’Allah et du groupe État islamique. Le jeune homme âgé de 16 ans est actuellement en garde à vue. Le professeur quant à lui a été blessé au dos et à la main. Il a raconté son agression et songe à ne pas porter la kippa dans la rue