Sans son intervention Couilibaly aurait poursuivi son bain de sang.
Le témoignage vient de Laurent, 41 ans, actuellement chef d’équipe au service de voirie. C’était un matin du 8 janvier 2015, à Montrouge. Ils étaient deux agents de voirie et un policier municipal à être intervenus ce jour-là contre le terroriste Coulibaly.
"Ce matin-là, on a reçu un coup de fil comme c’est le cas quand il y a un accident", raconte Laurent. C’était un banal accrochage survenu sur l’avenue Pierre-Brossolette. En attente de la venue de la dépanneuse, Laurent et son collègue Éric conversent avec deux policiers municipaux.
C’est à partir de là que tout va se bousculer."Là, j’ai senti quelqu’un qui me tirait par le bras, donc je me suis retourné, poursuit Laurent. Et j’ai vu ce type cagoulé (Coulibaly). J’ai tapé sur le bout de la Kalachnikov en pensant que c’était un jouet.", se souvient-il.
Tout d’un coup, les coups de feu sont partis sans qu’il ne se rende compte de la situation."Je ne l’ai vu que quand il a commencé à tirer. Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Même le bruit de l’arme, j’ai eu du mal à l’entendre", raconte-t-il. Ses collègues sont alors à terre. L’un a reçu une balle au-dessus de la lèvre, un autre est mortellement blessé.
C’est à cet instant que Laurent a été poussé à réagir par instinct de survie. "Je me suis dit que mon seul moyen de survie, c’était de lui sauter dessus, se rappelle le quadragénaire. Alors, je lui ai sauté dessus. Et je me suis agrippé comme une sangsue", raconte-t-il. Face à la résistance de Laurent, Coulibaly a sorti un pistolet pour l’achever. Mais au moment de presser la détente, l’arme s’est enrayée. Laurent finit alors par le maîtriser avec l’aide d’un de ses collègues.