L’ancien ministre de l’Education Luc Chatel a porté plainte contre X pour usurpation d’identité. En cause, une fausse interview parue mardi sur le site Atlantico.
Une fausse interview de Luc Chatel est parue brièvement mardi matin sur le site Internet Atlantico.fr. "J’ai été victime d’une usurpation d’identité", a aussitôt réagi l’ancien ministre, qui a déposé en ce sens une plainte contre X.
"Ce matin vers 11 heures, j’ai découvert sur le site Internet d’Atlantico une interview que je n’avais pas donnée, une fausse interview. C’était un truc totalement grotesque, avec des réponses complètement farfelues", raconte-t-il.
Selon lui, la fausse interview "était clairement de nature à me décrédibiliser". "Je ne peux pas laisser passer. Cela peut arriver à n’importe qui", déclare-t-il.
Dans cet entretien truqué, celui qui se faisait passer pour Luc Chatel affirmait notamment "que Nicolas Sarkozy avait fait beaucoup d’erreurs, qu’il fallait tourner le dos au passé".
"J’ai appelé immédiatement les dirigeants d’Atlantico qui sont tombés des nues", ajoute l’ex-ministre de l’Education nationale. "Ce qui s’est passé, c’est que quelqu’un s’est fait passer pour moi, par SMS et ensuite par mail, et donc a rédigé une fausse interview", détaille-t-il.
La rédaction d’Atlantico a publié dans la soirée un communiqué dans lequel elle a expliqué que l’un de ses journalistes avait "commis une erreur" en contactant un homonyme de Luc Chatel.
L’usurpateur présumé, soi-disant membre du collectif "Malgré tout", a créé "une fausse boîte aux lettres électronique incluant l’acronyme ’UMP’", qu’il a utilisée pour recevoir les questions et donner ses réponses. Le site d’informations a précisé avoir publié "accidentellement" l’interview, sans l’avoir relue au préalable.
L’entretien était mis en ligne pendant quelques minutes avant d’être retiré.
"Au départ de cette histoire qui n’est quand même pas l’affaire du siècle, il y a clairement une suite malheureuse d’erreurs de la part de la rédaction d’Atlantico", reconnaît Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication d’Atlantico, qui y voit une volonté malsaine de "nous piéger". Il a tenu à présenter ses excuses auprès de ses lecteurs et contributeurs ainsi qu’au député Luc Chatel. Le site a aussi annoncé qu’il allait porter plainte pour faux, usage de faux et usurpation d’identité.
"C’est grave. Pour moi, le contenu de l’interview était ridicule et il a dû rester en ligne une demi-heure, mais ça peut être beaucoup plus grave. On ne peut pas laisser ça sans réagir", commente le député UMP.
Source : Le Nouvel Observateur