Le départ de Noël Mamère d’Europe Ecologie-Les Verts, annoncé ce jour, a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique. Beaucoup ont salué la décision du député-maire de Bègles (Gironde).
"Je pars sans regret", disait l’élu écologiste Noël Mamère dans une interview Le Monde sortie ce mercredi, une annonce provoquant d’innombrables échos dans la sphère politique. Parmi eux, on retiendra les réactions de Jean-Luc Mélenchon qui s’est empressé de twitter « Bienvenue à Noël #Mamère au club des sans muselière ! », après avoir appris que le député-maire de Bègles (Gironde) a fini par quitter définitivement l’EELV.
A son tour, Anne Hidalgo, candidate socialiste à la mairie de Paris, a sauté sur l’occasion pour plébisciter l’ « ancienne » figure d’EELV. "si Noël Mamère veut venir [au PS], les portes lui sont grandes ouvertes", a-t-elle posté.
Réaction moins altruiste pour Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale. L’incompréhension anime l’élu parisien après ce départ de l’un de ses collègues, à qui il dit : "Je respecte beaucoup les combats qu’a menés Noël, mais là, il se trompe de combat". "On participe au gouvernement, Noël dit que nos électeurs ne sont pas d’accord, mais dans tous les sondages 90 % assurent qu’ils veulent qu’on reste, qu’on pèse, qu’on ne parte pas en vacances", a-t-il asséné.
Sur un tout autre registre, l’ancien candidat à la primaire EELV pour la présidentielle de 2012, Nicolas Hulot, s’est retenu d’apporter des jugements par rapport à la décision personnelle de Noël Mamère. Il ne saurait dire si le député-maire « a tort ou raison ». Ce qui semble évident par contre, estime-t-il, c’est qu’ « il y a quelque chose qui ne marche pas » au sein de l’EELV.
« Ce qui est clair, c’est que dans cette formation politique, (...) il y a quelque chose qui ne marche pas : ils ne rencontrent pas l’adhésion de la société », a-t-il dit, avant de rajouter : « Il y a presque un rejet sur l’écologie aujourd’hui ».
Compte tenu des circonstances, « Ce parti, sans animosité, doit se demander pourquoi est-ce qu’on n’a pas rencontré les Français, pourquoi est-ce qu’au moment de la campagne présidentielle on a même réussi à transformer de l’or en plomb ? », devait-il conclure son intervention sur RTL.
Son analyse semble confirmer les déclarations de Daniel Cohn-Bendit par rapport au même sujet. L’eurodéputé écologiste dit regretter le « clanisme » qui est en train de prendre forme au sein de la formation. « Je comprends la décision de Noël Mamère. Je partage le ras le bol sur le fonctionnement, le clanisme, les couples terrifiants qui règnent sur EELV », a-t-il déclaré sur Europe1. A sa manière, il décrit Noël Mamère comme « un radical écologiste après avoir été un journaliste engagé, radical ». « C’est un humaniste. Et puis, en fait, il représente toute la contradiction de l’écologie politique : c’est un maire réformiste, qui, à petits pas, essaie de changer, réformer, faire avancer sa ville de Bègles et, en même temps, c’est un parlementaire jusqu-auboutiste, un haut-parleur de l’humanisme radical écologiste », a-t-il commenté.
Pour la presse nationale, le départ de Noël Mamère ne devrait plus être une surprise étant donné qu’il a déjà lancé de nombreuses sommations avant cette ultime décision. Des signes annonciateurs le prédisaient, notamment lorsqu’il a décidé de boycotter en août les journées d’été du parti à qui il a aussi appelé à ne pas voter le budget 2014.
Dans les colonnes du journal Le Monde, il a expliqué : « J’ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas le parti que j’ai représenté à la présidentielle en 2002. Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d’élus ».
Il ne quittera pas pour autant la scène politique. « Cela ne m’empêchera pas de conduire une liste aux municipales à Bègles, je n’ai pas besoin de l’étiquette », a-t-il assuré, estimant que « C’est une page qui se tourne. Je pars sans regret, sans émotion particulière. C’est le résultat d’un constat et d’une analyse ».