La patiente, qui a décidé de rester anonyme, a voulu livrer ce témoignage glaçant contre la secrétaire d’Etat chargée du développement Chrysoula Zacharopoulou afin d’aider les autres victimes et pour prouver qu’elle a déjà dénoncé les faits à l’époque.
Les faits se sont déroulés lors d’une consultation en 2018 à l’hôpital Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Une jeune femme mineure accuse la secrétaire d’Etat chargée du développement, gynécologue de profession de l’avoir violée au cours d’une consultation. Chrysoula Zacharopoulou, grande spécialiste de l’endométriose, reçoit la jeune patiente qui en souffre. Au micro de RTL, la jeune femme qui voulait rester anonyme a accepté de raconter ce qu’elle a vécu afin d’aider les autres victimes et pour démontrer qu’elle avait déjà dénoncé ces faits à l’époque.
Chrysoula Zacharopoulou, en retard pour la consultation, est arrivée en tenue de sport, se souvient la patiente. Sans la regarder dans les yeux, elle demande à la jeune femme de s’allonger. Puis soudainement, elle a mis sa main à l’intérieur d’elle. "J’avais l’impression que c’était un poing qu’on m’enfonçait. J’ai eu très mal, mais je n’ai ni pleuré ni crié", a-t-elle raconté. "C’est là qu’elle m’a dit : ’normalement vous devriez crier. Vous devriez avoir mal.’ Elle appuyait, ça me faisait vraiment très mal". Une fois assise, elle a demandé à la gynécologue, l’actuelle secrétaire d’Etat chargée du développement, si elle était réellement stérile. "Mais ma pauvre vous n’avez rien compris, vous n’aurez pas d’enfant vous êtes stérile", lui a-t-elle répondu. Alors qu’elle a s’est mise à pleurer, la praticienne lui a dit : "Pourquoi vous pleurez, je ne vois pas l’intérêt".
Contrairement à deux autres femmes qui se sont tournées vers la justice pour dénoncer des faits similaires, la jeune femme n’a pas porté plainte. De son côté, la ministre n’a fait aucun commentaire sur le sujet. D’après son avocat dans l’émission Quotidien, elle n’était pas autorisée à parler de ses patientes à cause du secret médical. Interrogé sur cette affaire, le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch a assuré qu’il n’a jamais reçu la moindre réclamation ni plainte remontée à l ’AP-HP contre Chrysoula Zacharopoulou. Il a d’ailleurs souligné qu’elle avait "combattu pour que la souffrance des femmes atteintes d’endométriose soit mieux traitée et devienne une priorité de santé".
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