Le responsable niçois du Front national avait été accusé de négationnisme, ce qui a provoqué son exclusion du parti. Pour le politologue Gilles Ivaldi, cette réaction n’est pas des plus surprenantes.
Benoît Loeuillet, le responsable du Front national à Nice, ancien identitaire, vient de subir l’ire de son propre parti. L’homme, âgé de 45 ans, a en effet été suspendu et risque désormais l’exclusion en raison de propos négationnistes tenus dans un documentaire, diffusé dans la soirée du mercredi 15 mars sur C8. Malgré ses nombreuses années au service du FN, Benoît Loeuillet sera contraint de fermer sa Librairie du Paillon "de droite, identitaire et patriotique" le 31 mars, totalement lâché par son ancien parti.
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Si la sanction prise par l’extrême droite se fait dans le cadre d’une politique de dédiabolisation de l’image du Front national, le négationnisme courant au sein du parti n’étonne pas le politologue de l’université de la Côte d’Azur Gilles Ivaldi. "Même si Marine Le Pen a voulu justement les éviter en "purgeant" le Front national de certains membres identitaires, des liens se sont encore affirmés à l’occasion des dernières élections régionales", explique ainsi l’expert, comme rapportés par 20 Minutes. Toujours d’après Gilles Ivaldi, le Front national avait toujours accepté les personnes qui pensaient de manière négationniste tant que les idées restaient en interne. "La dédiabolisation est uniquement un processus d’image, pas de fond. Le Front national n’a pas encore totalement rompu avec ses racines", précise le politologue.
Dans la soirée du mercredi 15 mars, Benoît Loeuillet a réagi par rapport à cette attaque injuste dont il se dit victime. Le responsable niçois a annoncé son départ du Front national et a indiqué que son avocat allait porter plainte contre l’auteur du documentaire. Dans la foulée, le quadragénaire a déclaré n’avoir "en aucune manière, nié la réalité de la Shoah." D’après lui, ses propos avaient été "habilement découpés" et déportés de leur véritable contexte.
Pour rappel, le documentaire porte sur le quotidien de Benoît Loeuillet dans sa librairie du Paillon. La vidéo est prise en caméra cachée. Le responsable niçois du FN présente les livres qu’il vend tels Adolf Hitler ou encore Robert Faurisson. Dans un premier temps, le membre du Front national est réservé à l’évocation de ces thèses. "Bon, après, je pense qu’il n’y a pas eu autant de morts. Il n’y a pas eu 6 millions. Il n’y a pas eu de morts de masse comme ça a été dit", ajoute-t-il ensuite. Les propos ont immédiatement fait polémiques. Gaël Nofri, conseiller municipal niçois, a même soutenu que Benoît Loeuillet était au courant du contenu des livres qu’il vendait. D’après lui, cette affaire permet de "se rendre compte que là où on parlait de rassemblement patriotique, des souverainistes, des gaullistes, des femmes et hommes de bonne volonté, il y a la réunion des racialistes, des antisémites et des négationnistes."
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Source : 20 Minutes