Des affaires présumées de violences sexuelles dans le sport ont été révélées par la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.
Le sport français a été secoué par une série de scandales d’agressions sexuelles depuis quelques mois. Invitée sur Europe 1, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a évoqué ces méfaits. Mercredi 1er juillet, la ministre a révélé que près de 180 personnes sont mises en cause. "Avec ce point d’étape nous pouvons mesurer l’ampleur du phénomène. Près de 2 000 mails sont arrivés au ministère des Sports, avec 177 agresseurs présumés et mis en cause", a-t-elle confié. En outre, les cas signalés concernent 40 fédérations, elles sont toutes touchées, avec des sports plus anciens et plus modernes.
Une enquête édifiante du site web Disclose, avec d’autres médias a été à l’origine de cette série de scandales qui avait débuté en décembre dernier. Les informations ont dénoncé les "dysfonctionnements majeurs" dans le traitement d’affaires de pédophilie dans le sport. Par la suite, des agressions sexuelles sur plusieurs patineuses ont été révélées et Didier Gailhaguet, l’ex-président "tout-puissant" de la Fédération française des sports de glace (FFSG) a démissionné.
Au micro d’Europe 1, Roxana Maracineanu a annoncé qu’au moment de son arrivée au ministère en 2018, elle portait cette volonté de rentrer dans la formation des éducateurs sportifs. L’objectif était de leur parler des méthodes d’enseignement et de pédagogie vis-à-vis des jeunes. "Derrière tout ça, il y a eu un phénomène que je ne mesurais pas, grâce aux médias et aux témoignages des victimes", a avoué la ministre. Ces cas de violences verbales cachaient parfois des dérives bien plus graves, dont des dérives sexuelles, d’après ses dires.
A cette occasion, la ministre a indiqué que près de 90 procédures judiciaires sont en cours concernant ces affaires et 16 personnes sont actuellement incarcérées. Toutefois, selon son constat, il y a une différence de prise de conscience du problème en fonction des disciplines. "Il y a un niveau d’engagement des présidents de fédérations qui varie et qui peut être interprété négativement. Quand il y a un grand chiffre dans certaines fédérations, il faut aussi lire l’engagement de la transparence", a-t-elle signifié. Roxana Maracineanu a aussi précisé que quand il n’y a aucun chiffre disponible c’est parce que la Fédération n’est pas engagée dans ce domaine. "Il faut que le sport participe à cet effort collectif de libération de la parole", a insisté la ministre.
Durant cet entretien, Roxana Maracineanu a indiqué que par tous les biais, il faut être en capacité d’agir sur les associations sportives et que les mairies soient au courant de ce qu’il s’y passe et que les fédérations soient responsables. "Le ministère doit être là pour agir, c’est-à-dire signaler systématiquement à la justice, vérifier que les enquêtes aillent jusqu’au bout et puis pouvoir prendre des mesures administratives et fédérales pour écarter ces adultes, quand il le faut", a-t-elle conclu.
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