Frédéric MUNSCH -SIPA
La journaliste Ariane Lavrilleux se retrouve en garde à vue à l’hôtel de police à Marseille, depuis le 19 septembre. Son enquête sur une opération française en Egypte est mise en cause.
Ariane Lavrilleux travaille pour le média d’investigation Disclose. Depuis mardi 19 septembre, la journaliste est retenue en garde à vue par la DGSI. Son logement a fait l’objet d’une perquisition.
Selon les renseignements apportés par le média Disclose, le renseignement intérieur accuse le reporter d’avoir "signé 5 articles sur les ventes d’armes françaises à l’étranger" depuis 2019. Les recherches menées se focalisent sur "l’opération Sirli" en Égypte, le nom donné à une opération menée en 2016 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L’affaire aurait pris une autre tournure, les Égyptiens l’ont utilisé comme moyen pour cibler les contrebandiers.
Le média Disclose a pu obtenir des documents ’secret-défense’ qui contiennent des informations confidentielles. Le ministère des Armées françaises avait déposé une plainte contre lé média pour "violation du secret de la Défense nationale". Une enquête préliminaire avait été lancée en novembre 2021, une juge d’instruction se charge de l’affaire depuis l’été 2022.
Plusieurs autres sujets d’enquêtes d’Ariane Lavrilleux sont pointés du doigt par la DGSI comme "la vente de 30 avions Rafale à l’Égypte", des "armes livrées à la Russie jusqu’en 2020", "la vente de 150.000 obus à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU)" et du "transfert d’armes illicite des EAU vers la Libye".
Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty France ont apporté leur soutien à la journaliste.
"Ces informations confidentielles sont d’intérêt général. Qu’importe si ces révélations sur les ventes d’armes de la France sont gênantes pour l’État français. Après 28 heures de garde vue, Ariane doit être libérée au plus vite. Sans aucune poursuite" demande Disclose.