Devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris le père de Gabriel, le petit Réunionnais de 4 ans sauvé de justesse par Mamoudou Gassama, a admis : "Ma grosse erreur a été de le laisser seul".
Gabriel avait passé la journée en promenade avec son père dans les allées de Disneyland, le 26 mai dernier. Au retour du parc d’attractions, l’enfant de quatre ans était laissé seul dans l’appartement familial situé à Paris, pendant près d’une heure. Le petit garçon, sans surveillance, a rejoint le balcon. Il avait chuté, mais Mamoudou Gassama l’avait secouru in extremis. Le jeune malien de 22 ans a escaladé, en une fraction de seconde et à mains nues, cinq étages, pour venir à la rescousse de l’enfant suspendu dans le vide.
Ce soir là, alors qu’il est un peu plus de 19 heures, le fonctionnaire originaire de La Réunion avait décidé de faire des courses, mais son fils, fatigué et cloué devant la télé, aurait refusé de l’accompagner. Le père de famille avoue ne pas avoir réalisé le danger d’une porte-fenêtre ouverte sur le balcon. "C’était juste une ouverture pour l’air, je n’y vais jamais, Gabriel non plus", explique-t-il.
Lors d’un interrogatoire, le petit Réunionnais a pour sa part indiqué avoir cru que son papa était retourné à Disneyland sans lui. Comme la porte d’entrée était fermée, il avait alors décidé de passer par le balcon pour le rejoindre, mais il était tombé. Selon la spécialiste de l’enfance mandatée par la justice pour examiner l’enfant, Gabriel semble ne pas être traumatisé, trois mois après les faits. Il ne réaliserait pas les conséquences de ses gestes.
Le père du garçonnet, âgé de 37 ans, a reconnu au tribunal correctionnel de Paris qu’il n’aurait pas du laisser Gabriel seul. Il a écopé de trois mois de prison avec sursis et devra suivre un stage de "responsabilité parentale" pour sa soustraction à ses obligations familiales. Durant l’audience, la présidente a rappelé que laisser un enfant seul, c’est l’exposer à plusieurs risques. Quand on est parent, on ne devrait pas l’ignorer, a-t-elle souligné.
Aucune mesure éducative spécifique n’a été mise en place, car l’évaluation sociale n’a pas permis de déceler d’autres manquements aux obligations parentales. Me Romain Ruiz, l’avocat du père de l’enfant a indiqué : "C’est la mauvaise réaction d’un bon père". La procureure a réclamé six mois de prison avec sursis à son encontre, même si elle a aussi vu "un bon père qui aime profondément ses enfants" dans ce prévenu. Les conséquences de ces erreurs auraient pu être irréparables. L’enfant serait mort si un passant n’était pas venu à sa rescousse.
(Source : 20 Minutes)