Le petit Tony, alors âgé de 3 ans, a été frappé et martyrisé par son beau-père peu avant sa mort, en novembre 2016 à Reims.
Trois ans après les horribles faits se déroulant à Reims, en novembre 2016, les parents du petit Tony, vont paraître devant la cour d’assises de la Marne, ce mardi 11 février. Loïc Vantal se trouve en détention provisoire. Il encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour "violences volontaires ayant entraîné la mort [de Tony] sans intention de la donner". La mère de l’enfant, Caroline Létoile risque 5 ans de prison pour les délits de "non-assistance à personne en péril" et de "non-dénonciation de crime".
Après le décès de son fils Tony, 3 ans, Caroline Létoile a avoué son impuissance face à la maltraitance infantile perpétrée par Loïc Vantal envers son fils. Elle avait expliqué devant les enquêteurs, avoir "averti" son compagnon, car ce dernier battait le petit, depuis un mois et qu’il allait certainement le tuer. Elle a également révélé que Tony était devenu le "souffre-douleur" de son beau-père. Quelques jours plus tard, l’enfant est décédé d’une double rupture de la rate et du pancréas, due à des coups-de-poing violents portés à l’abdomen.
Les policiers ont passé le révélateur au domicile familial, situé au 6e étage d’un immeuble de la place des Argonautes, à Reims, le 26 novembre 2016. Ils ont ainsi constaté que le sang de l’enfant a coulé partout, dans cet appartement. En effet, ils ont vu des traces sur le long du lit, sur le flanc de l’armoire, le dossier du canapé, mais encore dans la salle de bains, les toilettes, l’évier, sans parler de celles au sol. "Je n’ai jamais vu un rapport d’autopsie aussi dégueulasse que celui de Tony… ", a confié une source proche du dossier.
Face à une telle atrocité, l’attitude des proches et des voisins avait aussi créé la polémique. A l’époque, les résultats de l’enquête ont montré que plusieurs personnes avaient entendu les plaintes de Tony, mais elles n’ont pas réagi. Un comportement que Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, a fortement dénoncé. "Si les services de police avaient été alertés par le voisinage, cet enfant aurait pu passer la Noël 2016 !", avait-il fustigé.
Dans ce sens, l’un des voisins a été jugé en correctionnelle en octobre 2019, pour "non-dénonciation de crime". Effectivement, ces derniers avaient entendu, le concubin de Caroline Létoile, promettre à Tony de "mettre [sa] gueule dans la pisse", avant que résonnent les coups et les pleurs. Lors de l’audience, il s’est défendu en expliquant qu’il entendait plus les menaces du beau-père que les cris de l’enfant. "Pour moi, c’était inconcevable qu’il passe à l’acte", a-t-il précisé.
Déjà condamné sept fois pour des faits de violences par le passé, Loïc Vantal suscite la crainte non seulement de Tony mais aussi de sa mère, Caroline Létoile. Elle a détaillé que c’est par "peur" de son conjoint qu’elle n’avait pas réagi pour empêcher la mort de son enfant. D’après les informations du journal 20 Minutes, les avocats des parents pourraient demander le renvoi du procès en raison de la grève des avocats pour protester contre le projet de réforme des retraites.
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