La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a confirmé hier la prochaine suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs, comme il a été promis par François Hollande durant sa campagne. L’UMP dénonce le "retour de l’angélisme" et du "laxisme".
Les réformes des tribunaux voulues par François Hollande se mettent en route. "Le président de la République s’y est engagé, nous ferons en sorte que la justice des mineurs redevienne spécifique et qu’on annule les dispositions consistant à traiter les mineurs comme les majeurs", déclare la ministre de la Justice Christiane Taubira ce dimanche 20 mai à l’issue d’une visite aux services de la justice des mineurs de permanence au palais de justice de Paris.
Aucune date n’a été communiquée concernant cette suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs mais "le principe est posé" et "cela fait partie des priorités" du gouvernement Ayrault, assure la nouvelle Garde des Sceaux.
Les tribunaux correctionnels pour mineurs ont été instaurés par la loi du 10 août 2011 et sont opérationnels depuis janvier 2012. Ces instances, où siègent trois juges professionnels, sont chargées de juger les récidivistes de 16 à 18 ans encourant une peine supérieure ou égale à trois ans.
Auparavant, ces jeunes comparaissaient, comme les autres mineurs, devant un tribunal pour enfants composé d’un juge des enfants et de deux assesseurs citoyens, ayant une expérience confirmée sur des questions liées à l’enfance.
Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis de réformer la justice des mineurs afin de "réaffirmer la spécificité de cette justice sur la base des principes de l’Ordonnance de 1945 : spécialisation des magistrats et des juridictions pour mineurs, primauté de l’éducatif sur le répressif, prise en considération du parcours et de la personnalité du mineur permettant l’individualisation et l’atténuation de la peine liée à la minorité".
La suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs est vivement critiquée par l’UMP, qui dénonce le "retour de l’angélisme et de la culture de l’excuse". "La gauche n’a jamais abandonné ses vieux clichés angéliques sur les ‘jeunes’", fustige Bruno Beschizza, secrétaire national de l’UMP en charge des questions de sécurité.