Pour s’aimer et se désirer, il n’existe pas de date de péremption. Un récent rapport de l’association des Petits Frères des Pauvres cherche justement à briser les tabous sur l’amour au temps du troisième âge. Les seniors sont toujours très amoureux et mènent pleinement leur vie intime malgré leur âge. Un constat qui est loin des idées reçues et des clichés sur les personnes âgées.
"C’est tout à fait normal d’avoir une vie intime, relationnelle et effective à plus de 60 ans puisque finalement il n’y a pas de date de péremption pour la sexualité", commence Marie-Françoise Robert, sexologue clinicienne.
L’association les Petits Frères des Pauvres a récemment publié un rapport quant à la vie affective et sexuelle des personnes âgées. En effet, beaucoup de préjugés touchent le troisième âge. Pourtant, les résultats du rapport montrent que les idées reçues sont bien éloignées de la réalité. "Ça peut être la peur de vieillir qui explique le tabou et puis peut-être aussi les images qui sont liées à la vieillesse, comme souvent l’image de la maladie, l’image aussi qu’on est plus entourés d’enfants", indique la professionnelle. Elle ajoute : "En sachant que les personnes âgées d’aujourd’hui sont des années 70 donc ils font très attention à leur sexualité puisqu’ils ont fait partie de cette évolution sexuelle".
La sexualité est un sujet qui devrait être d’autant plus abordé. "Il faudrait qu’on en parle, que le corps médical en parle aussi, plus simplement, sans tabous, sans jugements et en y mettant une normalité", recommande la sexologue. Cette dernière explique également qu’il y a un amalgame entre la sexualité de reproduction et la sexualité de non-reproduction qui interviennent à différents moments de la vie. "Généralement, à 60 ans, c’est là où on a plus du tout, finalement, cette épée de Damoclès d’avoir un enfant et donc on peut découvrir d’autres façons d’aller dans sa sexualité", déclare-t-elle.
"Le côté affectif, le côté tendre, le côté non-pénétration, finalement, n’est pas lié à l’âge, c’est lié à la sexualité. Qu’on ait 60 ans ou qu’on ait 20 ans, on peut avoir la même tendresse, on peut avoir la même écoute sensorielle", précise Marie-Françoise Robert. Elle poursuit : "On a pas la même sexualité qu’à 20 ans, c’est normal, mais en même temps, la plus jolie sexualité, moi je dirais que c’est quand même à partir de 60 ans parce qu’il n’y a plus cet effet de performance", indique la sexologue. Cette dernière continue : "Douceur et lenteur font partie de notre sexualité et ces deux facteurs s’invitent plus facilement à cet âge parce qu’on a vraiment besoin de ce temps-là", affirme la spécialiste.
La sexualité chez les gramounes ne devrait pas être un sujet tabou selon Marie-Françoise. Elle conclut sur ses quelques mots : "La vie sexuelle, on l’a jusqu’à la fin de notre vie, et donc il est important d’y faire attention".