Le dossier sur la disparition d’une adolescente germano-russe lundi 11 janvier, avant de resurgir, mardi 12 janvier, rallume les tensions en Allemagne et en Europe autour de la question des réfugiés.
Ce faits divers survient après les agressions sexuelles en Cologne. Lisa F., l’adolescente germano-russe, âgée de 13 ans, a déclaré à la police qu’elle a été enlevée près de la gare de la S-Bahn de Mahlsdorf, un quartier situé dans l’est de Berlin, alors qu’elle empruntait le chemin du collège. Selon ses dires, elle aurait été battue puis violée pendant plusieurs heures.
La police pointée du doigt
Une manifestation ayant réuni 250 personnes appartenant à la communauté russophone et au milieu d’extrême droite allemande s’est déroulée, mardi 19 janvier, dans le quartier de Berlin-Marzahn, non loin de celui de Mahlsdorf. Une femme se disant être une cousine de la victime a reproché à la police de vouloir freiner la progression de l’affaire, comme à Cologne, et de se servir de l’adolescente pour qu’elle revienne sur ses déclarations.
La réalité controversée
De son côté la police berlinoise a rétabli les faits expliquant que la jeune adolescente n’avait pas été violée. Des propos qui ont entraîné une avalanche de commentaires complotistes ou racistes, commente Le Monde. "L’enquête conduite par la police criminelle régionale a également permis de constater que la jeune fille de 13 ans qui a refait surface mardi [12 janvier] n’avait pas non plus été violée", est-il indiqué dans le communiqué de la police allemande. En outre, Alexej Danckwardt, l’avocat de la famille, a déclaré, mercredi, que l’idée selon laquelle l’adolescente a décrit ses agresseurs comme des "réfugiés" n’est pas fondée. Il précise que la famille est elle-même d’origine "immigrée".
Un appel à manifester dimanche 24 janvier
Dans cette affaire, Martin Luithle, un avocat établi à Constance a décidé de déposer une plainte contre Ivan Blagoy, un journaliste de Perviy Kanal. Ce dernier est accusé d’avoir diffusé de fausses informations tout en incitant les russophones établis en Allemagne à la haine contre les réfugiés. Boris Reitschuster, l’ancien correspondant du magazine allemand Focus en Russie enfonce le clou. Il a en effet signalé sur les réseaux sociaux russes qu’un appel disant "Achtung ! Wir befinden uns im Krieg !" ou "attention ! Nous sommes en guerre !" est largement diffusé actuellement. Boris Reitschuster appelle également à manifester, dimanche 24 janvier à Berlin, pour dénoncer l’attitude du gouvernement allemand, de la police et de la presse, suspectées de vouloir étouffer ce dossier.
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