Ces derniers jours, le collège Harry Gruchet, situé à la Chaloupe Saint-Leu a dû faire face à une montée des violences, essentiellement des bagarres, au sein de l’établissement.
Communiqué de la ville de Saint-Leu :
L’ensemble des acteurs s’est réuni ce lundi 16 septembre pour tenter d’apporter de l’apaisement et un retour à la normale. Pascaline Soret, élue du quartier qui intervient sur les affaires scolaires était présente tout comme le coordonnateur du Contrat Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), des membres de la Vie éducative, du cabinet du Maire, la police municipale, la gendarmerie, l’Éducation nationale et des associations du quartier.
C’est une cellule de veille qui est mise en place pour une durée indéterminée.
Plusieurs acteurs dont la municipalité constatent depuis plusieurs mois, la montée de la violence dans les hauts de Saint-Leu, notamment autour du collège de la Chaloupe.
Pêle-mêle, les acteurs alertent sur l’impact des écrans, les jeux vidéo, les réseaux sociaux mais aussi sur le phénomène de bande, souvent en lien avec des jeunes déscolarisés.
La municipalité par la voix du Maire, Bruno Domen, s’attèle depuis maintenant plusieurs années sur les problématiques d’incivilités : agressions, dégradations des biens publics, etc.
Si des mesures sont mises en place par la Ville, l’Éducation nationale, les associations et un ensemble d’acteurs, elles ne pourront malheureusement pas venir en lieu et place des responsabilités individuelles.
Dès août, une brigade de police municipale spécialisée a été mise en place pour intervenir dans les quartiers sensibles de Saint-Leu. Ces agents ont suivi une formation spécifique et sont désormais opérationnels. Une antenne de Police a également été déployée dans les hauts.
Depuis la rentrée scolaire, une demande de renfort a été faite, et quatre Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP) supplémentaires seront déployés dès le 15 octobre dans les quartiers de la Chaloupe. Ils effectueront des patrouilles régulières de 6h à 18h pour maintenir l’ordre et rassurer la population.
Pour répondre au problème des rodéos, la municipalité a également prévu la pose de ralentisseurs devant le stade de la Chaloupe. Cette mesure vise à limiter les excès de vitesse et à réduire les nuisances sonores dans le quartier.
Dans les hauts, les associations œuvrent aussi quotidiennement pour le renforcement de la cohésion sociale et ce, toujours avec un ensemble de partenaires.
Plusieurs pistes d’évolution à l’étude
L’une des propositions phares évoquées lors de cette réunion est la mise en place de stages de sensibilisation au sein de la police pour les élèves, en collaboration avec l’Éducation nationale. "L’idée est de créer un lien de responsabilisation entre les jeunes et les forces de l’ordre, tout en leur offrant une meilleure compréhension des enjeux sécuritaires", explique le Chef de la Police municipale.
En parallèle, la municipalité réfléchit à un renforcement des conventions avec les associations locales, telles que l’AS Chaloupe et l’ADH, pour qu’elles jouent un rôle encore plus actif dans la prévention des violences. L’idée d’inclure les éducateurs de rue dans ce processus est également à l’étude, afin d’éviter l’exclusion définitive des élèves et de leur offrir des alternatives éducatives et sociales.
Les exclusions répétées ne résolvant pas les problèmes comportementaux, la commune, en collaboration avec l’Éducation nationale, souhaite développer les mesures de responsabilisation pour les élèves perturbateurs, en dehors du cadre scolaire. Ce dispositif, déjà envisagé dans l’établissement, consiste à faire participer les jeunes à des activités à caractère éducatif ou de solidarité en dehors des heures de cours. "Toutefois, l’accord des parents et de l’élève reste un obstacle majeur à la mise en place de cette mesure en dehors du cadre scolaire", déplore Monsieur Soupramanien, Principal du collège de la Chaloupe.
La cellule de veille met également l’accent sur l’importance de la parentalité dans la résolution des problèmes de violence. Des ateliers existent déjà, mais ils peinent à attirer les familles en difficulté, pour lesquelles, parler de leur rôle et des difficultés qu’elles rencontrent reste tabou. Une réflexion est en cours pour instaurer une médiation plus étroite avec les familles, les établissements scolaires, et les associations, afin de briser le cercle vicieux de l’isolement et de l’exclusion sociale. Cette médiation permettrait de désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent et de mieux accompagner les familles dans la gestion des comportements déviants de leurs enfants.
Enfin, le redécoupage des zones prioritaires dans le cadre de la Politique de la Ville est également en cours de négociation, afin d’inclure les quartiers de la Chaloupe, du Plate, et de l’Étang. Cela permettrait des financements pour développer des projets éducatifs et culturels pour les jeunes, en partenariat avec le Département et les fonds européens, comme le développement d’une "Cité éducative". Un projet actuellement en réflexion.
La municipalité confirme sa détermination face aux défis que posent la violence et les incivilités croissantes notamment en milieu scolaire. En renforçant la collaboration entre la commune, l’Éducation nationale, et les acteurs associatifs locaux, Saint-Leu s’inscrit dans une dynamique de prévention et de responsabilisation, où la sécurité et l’éducation des jeunes générations sont au cœur des priorités.
Une prochaine réunion de la cellule de veille est prévue pour évaluer la mise en place des premières mesures et envisager des actions supplémentaires en fonction des résultats observés.