Mercredi dernier à Déraa, dans le sud de la Syrie, les manifestants ont de nouveau été repoussés par les forces de sécurité après de violents affrontements, causant la mort d’au moins 25 personnes. A la suite des évènements, le dirigeant syrien a préféré se séparer du gouverneur de la ville de Déraa.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre ont commencé dès le petit matin. Selon un militant des droits de l’homme, au moins neuf personnes, dont deux femmes et un enfant, sont décédés à la suite des tirs des forces de sécurité. On note également une dizaine de blessés au moins près de la mosquée al-Omari. Selon un des manifestants, les représentants de l’ordre ont fait feu avec des balles réelles et ont également lancé des gaz lacrymogènes.
Un peu plus tard dans la journée, une nouvelle confrontation se solde par la mort de six autres personnes dont une fillette victime d’une balle perdue. Selon un témoin, les forces de sécurité ont encore tiré à balles réelles sur les parents de victimes de la veille qui revenaient d’un enterrement. D’autres cadavres ont été emmenés à l’hôpital de Deraa dans le courant de la journée.
Dans l’après-midi, les boutiques ont fermé leur porte, la ville est devenue déserte, encerclée par les forces de sécurité. Toutes les entrées dans la ville de Deraa ont été bloquées et les véhicules ne pouvaient passer que par deux barrages bien gardés.
La fièvre de Déraa s’est propagée dans les autres villes environnantes comme à Dahel, au nord à 25 km où 2.000 personnes ont défilé malgré l’état d’urgence instauré depuis 1963.
Suite aux évènements qui se sont déroulés dans la ville de Deraa, le principal centre de la manifestation contre le pouvoir, Bachar al-Assad a limogé son gouverneur.
Rappelons que depuis le 15 mars, un mouvement de contestation sans précédent fait rage en Syrie suite à un appel à la révolution lancé sur Facebook. Depuis, on dénombre plusieurs morts, une centaine de blessés et des dizaines d’arrestations.
La Syrie est gouvernée d’une main de fer par le régime baassiste depuis une quarantaine d’années. Les inégalités sociales s’accentuent de jour en jour et 14% de la population vivent dans la totale pauvreté tandis que le taux de chômage s’évalue à 22% dans le pays.