Le laboratoire Servier a essayé de sauver la face et a proposé de créer un fonds qui serait utilisé pour indemniser les victimes de Mediator qui renonceraient à toute poursuite judiciaire. Le ministre de la santé français a tout de suite refusé cette offre la qualifiant d’« inacceptable et choquante ».
Selon le ministre de la santé Xavier Bertrand, une fois de plus, Jacques Servier a essayé de minimiser son implication dans la mort des 500 à 2000 utilisateurs de Mediator depuis sa mise en vente sur le marché jusqu’à sa suspension en 2009. En effet, le laboratoire Servier a proposé aux victimes de mettre en place un fonds d’indemnisation dans la condition où elles ne portent pas plainte. Le groupe a déclaré que « Une première dotation de 20 millions d’euros permettra au fonds de fonctionner dès que l’aval des ministres (de la Justice et de la Santé) sera donné ». L’offre a été refusée catégoriquement par le ministre de la santé français, il a répondu que « en l’état actuel du dossier, je le dis, je ne validerai pas un tel dispositif en tant que ministre de la Santé. Le groupe Servier doit encore bouger, et maintenant très vite ».
Rappelons que Mediator était un médicament pour diabétiques en surpoids qui a été utilisé comme coupe-faim. Durant 33 ans où il a été vendu sur le marché, entre 500 et 2000 personnes en sont mortes. Après sa suspension en 2009, Paris a reçu plus de 300 plaintes. La proposition du laboratoire Servier a choqué plus d’un. Selon les avocats de certaines victimes, la renonciation à des poursuites judiciaires négociée par le laboratoire Servier est totalement illégale. Et le ministre français de la santé d’ajouter que personne ne peut empêcher quelqu’un de porter son affaire au pénal puisqu’il s’agit surtout d’une réparation financière plus qu’éthique.