Hier, les avocats de la défense ont pointé du doigt des lacunes dans le cadre de la méthode d’enquête de la MCIT (Major Crime Investigation Team), en charge du dossier Harte.
La ligne de défense établie devant la Cour d’Assises de Maurice mercredi 30 mai porte sur des supposées brutalités policières exercées par les agents de la MCIT, en charge des investigations sur le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte.
Les avocats de la défense ont dressé une nouvelle liste de témoins pour faire la lumière sur des brutalités policières présumées.
Les avocats des deux accusés Avinash Treebhowon et Sandip Mooneea tentent de démontrer que les violences policières sont monnaie courante au sein de la MCIT et que leurs clients ne sont pas les seuls à en avoir faits les frais. L’avocat Ravi Rutnah, qui envisage de se constituer témoin, compte plonger dans les archives de la police mauricienne pour justifier ces allégations.
Une telle stratégie fait suite aux accusations du principal suspect, Avinash Treebhowon, qui déclare « avoir été soumis à des tortures pour avouer le meurtre de Michaela Harte et impliquer son supérieur, Sandip Mooneea », selon L’Express.mu
Lors de son audition à la barre des témoins, le chef-inspecteur Luciano Gérard, le numéro 2 de la MCIT a fait un démenti selon lequel l’accusé Avinash Treebhowon « n’a jamais été frappé pour qu’il passe aux aveux ».
Pour contrecarrer ce témoignage, les avocats de la défense prévoient de rassembler toutes les allégations de brutalité policière mettant en cause la MCIT durant ces dernières années, d’après L’Express. Plus encore, ils souhaitent mettre au jour le nombre de procès déjà engagés au civil à l’encontre de la MCIT. Une nouvelle liste de témoins devrait aussi être soumise à la cour pour faire la lumière sur la méthode d’enquête de la MCIT.
Pour rappel, dans une plainte déposée en Cour de Mapou en janvier 2011, Avinash Treebhowon a affirmé avoir subi des tortures lors de son interrogatoire. « Le premier jour, j’ai été emmené au poste de police de Piton où les policiers m’ont giflé à plusieurs reprises au visage, à la joue et à l’oreille. On m’a, par la suite, emmené dans les locaux de la Major Crime Investigation Team, à Port-Louis. Des policiers m’ont déshabillé et frappé sur une table », raconte-t-il.
« Le deuxième jour, des policiers m’ont placé sur une chaise alors qu’ils remplissaient un seau d’eau. Ils m’ont alors attrapé par le cou et m’y ont plongé la tête. Ils m’ont aussi mis une serviette sur le visage et versé de l’eau dessus », ajoute-t-il, soulignant que la méthode musclée des policiers l’a poussé à faire de faux aveux.
Le contre-interrogatoire du chef inspecteur Luciano Gerard devrait se poursuivre ce jeudi 31 mai 2012 en Cour d’Assises de Port-Louis.
Source : L’Express.mu