Le début des cours s’est déroulé sous tension dans de nombreuses écoles de l’île bloquées par les parents. Pour le vice-rectorat, il s’agit d’une manipulation, alors que le mouvement a continue mardi.
Le début des cours s’est annoncé mouvementé pour la plupart des écoles mahoraises ce lundi 1er septembre. Faisant suite au mouvement de protestation qui a entraîné des agitations de la rentrée scolaire dans le primaire la semaine dernière, l’intersyndicale SNUipp FSU, CGT Educ’action et Sima FO se sont fortement mobilisés ce week-end. Ces derniers ont exploré les villages avec des communiqués aux médias à l’appui. Cette forte mobilisation a pour objectif principal d’inciter les maires pour qu’ils "affichent leur soutien au mouvement en cours" et parallèlement, elle s’adresse aux parents pour que ces derniers soutiennent l’action des enseignants et "participent aux blocages des écoles en gardant (les) enfants à la maison", raconte le Journal de Mayotte.
Par conséquent, on a constaté la fermeture de certains établissements ce lundi 1er septembre. Dans d’autres écoles, les parents sont intervenus pour récupérer leurs enfants comme le cas à Combani 1. D’après une enseignante sur nos mêmes sources, l’inspectrice est venue sur les lieux et "elle a fait sortir les parents et a appelé la gendarmerie". Les enseignants de cette école qualifiaient déjà la situation de tendue bien avant que l’inspectrice n’arrive à raisonner les parents. Cette dernière "a convaincu les parents d’attendre le mois de janvier", comme suite à la proposition du vice-rectorat pour les écoles dépassant les 75% de rotation c’est-à-dire deux classes se partageant une salle.
Le vice-rectorat a sorti le bilan de la matinée en affirmant la fermeture de 15 écoles sur 186. Le vice-rectorat de rajouter sur le Journal de Mayotte que "les parents soient instrumentalisés. Partout où nous passons, les parents comprennent le projet et débloquent l’établissement". De leur côté, les maires "ne se disent pas opposés à la réforme mais déplorent un manque de financement de cette nouvelle organisation du temps scolaire", rapporte les mêmes sources.
Dans la matinée du lundi, Rivo, leader de l’intersyndicale, avait réuni une cinquantaine de parents et d’enseignants devant le vice-rectorat. Les personnes rassemblées ont constaté que le mouvement était moins présent dans la rue, mais a pris de l’ampleur vu le nombre d’écoles fermées dans les villages dont selon eux : "les écoles de Chirongui et Tsimkoura sont fermées, comme à Dembéni, Tsararano, Kani, Bandrélé et Nyambadao, 15 écoles fermées à Koungou, 17 à Mamoudzou, 4 à Labattoir, 2 à Pamandzi, 2 à Ouangani, et 3 à Tsingoni". D’autant plus qu’ils se plaignent que certaines communes, fassent "de la résistance". Parmi elles, on exclut quand même les deux communes de Bandraboua et Mtsamboro qui avaient mis en place les nouveaux rythmes l’année dernière.
Le mouvement de grève se maintient et d’après l’intersyndicale, les écoles doivent rester fermées. "Tous les moyens doivent être déployés pour qu’il n’y ait aucun élève ni enseignant à l’intérieur des établissements ", précise le leader de l’intersyndicale.
Lors de la présentation de la rentrée en métropole par la nouvelle ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, chargée de mettre en place la réforme Peillon reprise par Hamon, elle indiquait hier, que la loi sur les nouveaux rythmes serait appliquée dans toutes les écoles, "si ce ne sont pas les maires qui l’appliquent, ce seront les préfets !"