Après l’échec des négociations hier, les salariés en grève du Quotidien ont été reçus à 9h00 par la directrice déléguée de la Direction du travail. Leur demande de médiation auprès de ce même organisme a été rejetée il y a deux jours. L’intersyndicale n’exclut pas de saisir la commission départementale de résolution des conflits pour sortir de la crise.
Le mouvement se durcit. Devant la Préfecture, le porte-parole de l’intersyndicale CFDT-CFE/CGC-CGTR-SNJ Yannick Bernardeau a déclaré ce matin qu’il s’agissait pour les salariés du journal "d’alerter à travers le Préfet le Gouvernement sur une situation qui existe au Quotidien mais également dans d’autres entreprises à la Réunion". Le représentant syndical a également incriminé les "mesures d’exonération et de défiscalisation qui profitent souvent davantage aux actionnaires qu’aux salariés".
Les salariés du Quotidien ont déplacé leur mouvement de protestation hors des murs du journal, jugeant les propositions de la direction insuffisantes. Ces propositions concernent pourtant les négociations annuelles obligatoires entamées en avril dernier. A l’entame du neuvième jour de grève, les grévistes sont décidés à donner une nouvelle impulsion à leur action.
Ils envisagent aujourd’hui d’aller devant la commission départementale de résolution de conflit. Cette commission permettra peut-être de débloquer la situation dans laquelle s’est enlisée le Quotidien. Si l’intersyndicale saisit la commission, ses représentants et la direction devront reprendre une nouvelle fois les négociations.
C’est au son des vuvuzellas que les salariés distribuent leurs tracts au Barachois ce matin. Des pancartes ont également été préparées par les grévistes venus soutenir la délégation reçue à la Préfecture.
Le "Quotidien en grève" bénéficie d’un large soutien au sein du milieu associatif. Le collectif "Agir pou nout’ tout" et l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté ont manifesté leur solidarité au mouvement conduit par les salariés du journal.
Les déclarations des politiques se succèdent aussi. Après la visite d’Huguette Bello hier matin dans les locaux du Quotidien au Chaudron, Jean-Yves Minatchy, le Président de la Chambre d’agriculture et de la Confédération générale des planteurs et éleveurs (CGPER) est venu soutenir les salariés grévistes ce matin.
Le Parti socialiste réunionnais en la personne des députés Patrick Lebreton et jean-Claude Fruteau a également affirmé son soutien aux salariés du Quotidien dans un communiqué officiel diffusé ce matin.
Le syndicat sud santé a lui aussi manifesté son adhésion aux revendications des grévistes.