Après de multiples rebondissements, le ministre du Travail, Eric Woerth, a demandé à être entendu par la justice "le plus rapidement possible" dans le dossier Bettencourt, selon des déclarations faites hier à Chantilly (Oise) et citées dans le Journal du dimanche.
"Je suis à la disposition de la police et de la justice", insiste Eric Woerth. "Les conditions d’embauche de ma femme sont transparentes. Qu’est-ce qu’on me reproche ?", se demande-t-il.
"Il y a une sorte de folie collective, la chaleur sans doute. On vous jette en pâture", a commenté Eric Woerth. Le ministre du Travail est visé par des accusations de conflit d’intérêts en raison de la proximité de son couple avec la richissime famille Bettencourt. Il est soupçonné de financement politique illégal depuis les accusations de l’ex-comptable Claire Thibout au site d’information Médiapart.
Eric Woerth va porter plainte pour dénonciation calomnieuse dans le cadre de l’affaire Bettencourt, notamment à la suite d’accusations de financement illégal d’activité politique, avait indiqué mercredi son ministère dans un communiqué, le ministère précisant ensuite à l’AFP qu’il s’agissait d’un dépôt de plainte contre X.
De son côté, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin appelle aujourd’hui à des "gestes significatifs" pour "aller au bout de la vérité" dans l’affaire Bettencourt/Woerth, comme le dépaysement du dossier, la création d’une commission d’enquête et la saisine d’un juge indépendant.
"Il y a pour l’instant un doute sur les procédures qui sont mises en oeuvre", estime Dominique de Villepin dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France. Il évoque également les "liens d’amitié" entre le procureur de Nanterre Philippe Courroye, qui conduit les enquêtes préliminaires, et le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin estime qu’"il y a donc une suspicion". "On ne pourra pas tourner la page de ces affaires si on ne peut pas aller jusqu’au bout de la vérité", ajoute-t-il. Toujours selon le fondateur du nouveau mouvement République solidaire, "plusieurs gestes significatifs sont possibles comme le dépaysement du dossier hors des Hauts-de-Seine, la création d’une commission d’enquête parlementaire et la saisine d’un juge d’instruction indépendant".