En 2008, la campagne sucrière a été loin d’être la meilleure de ces dix dernières années. Tonnage moyen, richesse moyenne, elle a cependant été meilleure que celle de 2007. Le basculement des eaux d’Est en Ouest permet d’envisager une amélioration progressive des résultats. Les industriels du sucre de la Réunion sont plutôt confiants.
Dans une interview publiée dans la lettre n°28, Michel Barnier, Ministre de l’agriculture affirme avoir toute confiance en l’avenir du sucre local. Lui et l’Europe gardent "un oeil vigilant" sur la filière Réunion.
L’année 2007 avait été médiocre pour la filière canne sucre, notamment en raison des dégâts causés par le cyclone Gamède à l’agriculture réunionnaise.
Au handicap d’une année post-cyclonique se sont ajoutés deux épisodes de sécheresse. La campagne 2008 aura été meilleure que la précédente. Même si l’objectif des 2 millions de tonnes de cannes n’a pas été atteint, le résultat reste dans la moyenne décennale, avec 1772411 tonnes traitées.
La richesse (14%) légèrement supérieure à la moyenne décennale permet d’obtenir une production de sucre de 193000 tonnes. Le bilan diffère d’une région à l’autre.Dans l’Ouest et le Sud, les tonnages ont remonté rapidement après le choc de 2007.
Dans le secteur de Savanna (Ouest), la moyenne décennale a été dépassée.Le développement progressif de l’irrigation dans cette région, grâce au transfert des eaux Est-Ouest, a des effets visibles sur la production de cannes.
520 hectares supplémentaires ont été mis en eau en 2008 avec l’entrée en service de l’Antenne III du basculement des eaux. La sucrerie du Gol a traité un total de 923 511 tonnes.
La remontée des tonnages a été plus modeste dans le Nord et l’Est, en raison de conditions climatiques défavorables. Dans cette région habituellement arrosée, deux épisodes de sécheresse ont été constatés, fin 2007 au moment de la repousse des cannes puis en avril 2008.
L’usine de Bois- Rouge a traité 848 900 tonnes de cannes. Dans l’Est, un seul secteur a enregistré une production supérieure à la moyenne décennale : celui de Ravine-Glissante, à Sainte-Rose,où d’importants efforts de reconquête foncière sont engagés depuis la décennie précédente.
Au cours des trois dernières années, les surfaces plantées en canne ont été grignotées par l’étalement urbain. Une vigilance maintenue et accrue sur le foncier reste indispensable pour atteindre les 30000 ha de sole cannière et dépasser une production annuelle de 2 millions de tonnes de canne.
Source : Industriels du sucre de la Réunion N°28