Alors que la Turquie a annoncé avoir fourni un soutien militaire dans la bataille de Mossoul pour libérer la ville du joug de Daesh, l’Irak a affirmé le contraire. L’offensive de l’armée irakienne et des peshmergas kurdes se poursuivent toujours.
L’Irak a affirmé ce matin que la Turquie ne participait pas à l’offensive pour reprendre la ville de Mossoul à Daesh, alors qu’Ankara a annoncé avoir fourni un soutien militaire dans cette bataille, rapporte Le Figaro. "Le porte-parole du commandement conjoint irakien des opérations dément que la Turquie participe sous quelle forme que ce soit aux opérations pour la libération de Ninive", la province dont Mossoul est le chef-lieu, a précisé ce commandement dans un communiqué.
Hier, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait déclaré que l’artillerie turque avait frappé des positions de Daesh dans le nord de l’Irak à Bachiqa, une ville située à environ 25 kilomètres de Mossoul. Il avait précisé que cette intervention s’était faite à la demande des combattants kurdes irakiens qui combattent les djihadistes dans cette zone. Les peshmergas kurdes se sont plaints des derniers jours de l’insuffisance des frappes aériennes menées par la coalition internationale menée par les États-Unis pour appuyer leur progression au sol.
Hier, des tirs d’artillerie en provenance de la base où sont stationnés quelque 700 soldats turcs et dirigés contre des positions de Daesh ont été entendus sur la ligne de front près de Bachiqa. Une éventuelle participation de la Turquie à la libération de Mossoul suscite des tensions entre l’Irak et la Turquie, que le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter a tenté d’aplanir lors d’une visite à Ankara et à Bagdad.
La Turquie affirme craindre des dissensions de nature confessionnelle entre sunnites et chiites après la reprise de Mossoul, troisième ville d’Irak aux mains de Daesh depuis plus de deux ans, et s’oppose à toute participation à l’offensive de milices chiites ou de groupes armés kurdes affiliés à l’ennemi juré d’Ankara, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Xavier de Giacomoni, envoyé spécial de LCI en Irak, a filmé l’intérieur des tunnels creusés par les djihadistes.