Dans le cadre de sa visite à Amiens, Emmanuel Macron a décidé de rencontrer les anciens salariés de l’usine Whirlpool.
Emmanuel Macron est actuellement, en déplacement à Amiens. Pour sa deuxième journée de visite, il a prévu de rencontrer les ex-salariés de l’usine Whirlpool, comme le rapporte Le Figaro. Ces derniers sont décidés de "demander des comptes", au chef de l’Etat.
Effectivement, cinq mois après son élection, le locataire de l’Elysée avait visité l’usine avec un repreneur. Largement aidé par l’État, celui-ci devait sauver une partie des emplois. Pourtant, deux ans plus tard, l’usine WN a été non seulement liquidée, mais aussi le site serait devenue une "usine fantôme", selon Patrice Sinoquet, représentant CFDT ou Confédération française démocratique du travail. Pourtant, il s’agissait de l’un des principaux sites industriels de la ville.
Face à cette situation décevante, la rencontre s’annonce houleuse pour E. Macron. "C’est moi qui ai demandé à les voir", a-t-il précisé au Courrier Picard, jeudi 21 novembre, avant de préciser qu’il y croyait, lui aussi, mais qu’il est également déçu, "comme eux".
D’ailleurs, dès 9h30, le Président de la République s’est arrêté pour répondre inopinément aux questions de la presse. Il a, ainsi, annoncé regretter que le projet de redressement du site de Whirlpool "n’a pas été au bout", mais se refuse de dire qu’il s’agit d’une faute de l’Etat.
"Arrêtez un peu de refaire le tiercé avec le résultat des courses. Vous l’aviez vu vous que le projet n’allait pas aller au bout ?", a-t-il demandé aux journalistes. Il a aussi précisé avoir soutenu ce projet qui a permis pendant un temps de trouver une solution. "Mais si vous avez des propositions plus efficaces, apportez les moi, mais ne soyez pas dans le commentaire négatif permanent", a réclamé le chef de l’Etat.
A cette occasion, E. Macron a réitéré qu’un pays "on le redresse, on le construit, en ayant de la volonté, en allant de l’avant, pas en regardant à chaque fois ce qu’il ne va pas". Ce propos est un peu similaire à son discours, devant les étudiants durant lequel le locataire de l’Elysée a déploré que le pays "soit trop négatif sur lui-même".
En marge de cette visite présidentielle, dès jeudi, certains ex-salariés de l’usine ont défilé avec des "Gilets Jaunes", lycéens, militants CGT et Sud-Solidaires dans le centre-ville. Au total, une centaine de personnes ont essayé de rallier la Citadelle, où le Président a inauguré le site de l’université mais ils ont été bloqués par les forces de l’ordre. "On demandait juste une délégation, on n’allait rien faire !", s’est indigné Frédéric Chanterelle, délégué CDFT, ex-Whirlpool.
Sur Twitter, Marine Le Pen a apporté sa réaction concernant cette visite. Sans ambages, elle a écrit qu’à "Whirlpool, E. Macron viendra contempler le fiasco de SA politique : celle qui ne met aucune limite à la mondialisation sauvage et qui abandonne l’industrie française".
De son côté, le député LFI de la Somme, François Ruffin, a accusé le Président de venir à Amiens pour "lancer la campagne" de la maire sortante, Brigitte Fouré (UDI).
Concernant l’échec de la reprise de Whirlpool, l’élu a fustigé Emmanuel Macron. "Venir il y a deux ans dire à tous les salariés qu’ils seront repris (…), c’est nous prendre pour des cons. Et venir dire qu’aujourd’hui Emmanuel Macron, (...) est déçu, c’est nous prendre pour des cons une deuxième fois", a-t-il dénoncé.
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