Au même titre que l’addiction à l’alcool, le sexe peut devenir une dépendance chez certaines personnes. Mais que sait-on exactement de ce trouble ?
Le sujet est brûlant. Il ne se passe pas une semaine sans que l’actualité ne nous dénonce son lot d’affaires : les puissants, les artistes, les grands de ce monde, mais aussi « monsieur tout le monde » accumulent les aventures sexuelles avec des partenaires (parfois jeunes), consentants mais pas toujours. Les mots sont lancés : hypersexuel, sex addict. Mais que signifie exactement ce terme, à qui s’applique-t-il réellement ? Le point sur cette dépendance.
La sexualité est pour tous une manière naturelle de faire baisser le stress. Le problème, c’est que certaines personnes ne savent pas se déstresser autrement. Alors si leur stress est intense à cause de pressions professionnelles, ou d’études, leur sexualité peut déraper, devenant un moyen de calmer leurs angoisses. Petit problème : avoir des relations sexuelles détend un moment, mais ne résout aucun problème de stress en profondeur.
Les addicts sexuels se sentent souvent mal aimés. Ils ont pu manquer d’amour dans leur enfance et ils ressentent un manque intérieur assez profond. Les relations sexuelles, ou l’orgasme sont alors une tentative pour combler ce manque affectif. Mais vu le style de relation très superficielle qu’ils recherchent, c’est la fuite en avant.
Faire l’amour cinq fois par jour, est-ce une addiction sexuelle ? Qui peut statuer là-dessus ? Cela a beaucoup plus à voir avec le regard qu’une personne porte sur elle-même ou son entourage. L’addiction sexuelle s’exprime sous plusieurs formes. De la masturbation excessive, à la séduction compulsive en passant par la forte consommation de sexe sur internet, cette addiction est le reflet d’un manque profond. Selon les médecins, elle est très compliquée à soigner, comme peut l’être la boulimie.
Ce qui définit l’addiction, c’est en fait la compulsion. La personne dépendante est une personne qui tente de résister à ses envies et qui n’y arrive pas. Elle se sent habitée par une force qui lui impose de faire certaines choses. Et là, effectivement, nous ne sommes plus dans le registre du désir mais dans le registre du besoin. Et d’un besoin qui s’impose, qui agit contre la volonté consciente de l’individu. Par rapport à l’addiction sexuelle, c’est quelqu’un qui va dire : « Je ne pense qu’à ça tout le temps, je ne pense qu’à faire des rencontres, je suis tout le temps sur Internet, ça m’obsède, ça m’envahit et c’est trop ». C’est quelqu’un qui se définit lui-même comme souffrant de ces symptômes.
Néanmoins, il n’y a pas de profil type du sex addict même si cette pathologie est plutôt masculine. En effet, elle concerne trois hommes pour une femme. Les hommes sex addict ont entre 20 et 60 ans et vivent la plupart du temps en couple (mariés ou en concubinage). Ils ont le plus souvent un enfant et sont issus de toutes les classes sociales. Quant aux femmes sex addict, elles ont plus généralement la quarantaine, sont souvent mères célibataires ou fraîchement divorcées. Tels les couguars, elles redécouvrent une nouvelle sexualité par le biais des réseaux sociaux.
Pour en guérir, une seule solution : trouver un bon psychologue. C’est indispensable, comme pour les personnes boulimiques ou addict aux jeux. Toutes ces addictions sans drogues sont liées à des manques affectifs qu’il faut apprendre à combler si l’on veut trouver un équilibre de vie affectif... C’est un travail d’au moins un à deux ans de thérapie en général. Mais cela en vaut vraiment la peine pour ne pas gâcher sa vie.