Des milliers d’hectares de végétation consumés, des dizaines d’espèces menacées et une forêt qui mettra beaucoup d’années à panser ses plaies : le bilan écologique de l’incendie du Maïdo est très lourd. Le Parc National parle dans son rapport d’une "faune indigène décimée" et de "paysages défigurés". 26 espèces endémiques rares ont été touchées.
Depuis neuf jours, un incendie criminel ravage les Hauts du massif de la Côte Ouest. Ce feu très virulent s’est étendu sur une zone de plus de 2700 hectares, entraînant de graves conséquences pour les habitants du Parc National et pour l’environnement. Outre les évacuations ordonnées par la Préfecture aux îlets de Roche Plate et des Orangers, le Parc National relève dans son rapport la destruction des pâturages de certains éleveurs installés à la Chaloupe Saint-Leu. Ces exploitants accusent d’ores-et-déjà un lourd bilan financier.
Si les conséquences pour les populations apparaissent très importantes, la situation s’avère critique pour la nature réunionnaise. Les flammes ont en effet dévoré de vastes parcelles, qui abritent de nombreuses espèces endémiques et protégées, comme les papillons de nuit, le Lézard vert des Hauts. Selon le Parc National, tous les invertébrés vivants dans cet habitat naturel, ont été détruits. De la même façon, toutes les nichées de l’année des Oiseaux Tec, Papangues et passereaux ont été brûlées.
Présents sur le site de l’incendie, des agents du Parc National oeuvrent depuis le début pour empêcher la progression du brasier et protéger au mieux la faune et la flore uniques présente sur ce site inscrit au Patrimoine de l’Humanité. 26 espèces indigènes ou endémiques rares sont touchées par cet incendie et 16 d’entre elles sont considérées comme très menacées : le Bonduc, la Laîche de Balfour, le Mahot Blanc ou Mahot Cilié, la Faujasie écailleuse, le Petit maïs, Campanule de Rivals, le Pariétaire grêle, le Petit Tamarin des hauts.
Si l’incendie est désormais sous contrôle, les défenseurs de l’environnement déplorent les terribles conséquences environnementales de cet incendie. Il faudra à la nature plusieurs dizaines d’années pour renaître.