C’est ce qu’a indiqué le ministre brésilien de l’Économie mardi à Brasilia, lors d’un congrès de chefs d’entreprise du secteur de la restauration. Le Brésil a menacé de se détourner du marché français si Paris continuait de critiquer le pays sur la déforestation en Amazonie.
Mardi 9 août, le ministre brésilien de l’Économie a participé au congrès de chefs d’entreprise du secteur de la restauration à Brasilia. Paulo Guedes a fustigé la France sur l’incendie de Notre-Dame, sur le volume des échanges commerciaux et son opposition à l’accord entre l’UE et le Mercosur.
Dans son discours, dont des extraits ont été diffusés dans la presse brésilienne, le ministre clé du gouvernement du président d’extrême droite Jair Bolsonaro a déclaré que l’Hexagone était en train de devenir "insignifiante" pour le Brésil. Il a menacé de se détourner du marché français si Paris ne cessait pas ses critiques sur la déforestation en Amazonie. "Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre", a lancé M. Guedes.
Le ministre a mis l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris (2019) et ceux qui ravagent la forêt en Amazonie sur le même plan. En réplique à un ministre français qui lui aurait dit, un jour, qu’ils étaient "en train de brûler la forêt", M. Guedes a répondu : "Et vous, vous avez brûlé Notre-Dame". "Vous n’avez pas réussi à empêcher le petit pâté de maison (où se trouve la cathédrale) de prendre feu. Chez nous, la forêt amazonienne est plus grande que l’Europe".
D’après le ministre de J. Bolsorano, leurs échanges commerciaux avec la France "s’élevaient à 2 milliards de dollars en 2000… Aujourd’hui, ce sont 7 milliards". Doutant de l’engagement du Brésil à défendre l’environnement, E. Macron s’est opposé à la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, selon M. Guedes. "Ou la France nous ouvre son marché, à nous et au Mercosur, ou elle deviendra insignifiante pour nous et on ira voir ailleurs", a-t-il lancé.