La présidente du Front National a accordé une interview au Parisien dans laquelle elle revient sur les relations tendues de ces dernières semaines avec son père.
Alors que le Front national est plus divisé que jamais entre les partisans du père et ceux de la fille, une nouvelle réplique cinglante est venue alimenter un peu plus la guerre qui met en péril le parti d’extrême droite. Dans les colonnes du Parisien, ce vendredi, Marine Le Pen livre un constat sans appel : "Pourquoi devrais-je me comporter en fille, quand il ne se comporte plus en père ? A ce stade, c’était lui ou moi".
La présidente du Front national qui se serait "franchement bien passée" de l’affaire, assume la mise à l’écart de son père du parti d’extrême droite. Interrogée par le quotidien, Marine Le Pen assure qu’elle est assez forte pour supporter le "dilemme". Une rigueur froide qu’elle aurait apprise à bonne école. "La violence, les coups durs et l’exposition j’y étais préparée. Tout simplement parce que j’ai eu une formation continue à ses côtés pendant des années", explique-t-elle.
Concernant l’Association des amis que Jean-Marie Le Pen envisage de créer, la présidente du FN considère que cette "tentative de division n’a aucune chance de prospérer". Elle y voit un "fan-club regroupant tous les ramassis, les parias et les infréquentables qui ont été exclus du Front".
Fatiguée mais soulagée, Marine Le Pen explique aujourd’hui avoir eu, "la boule au ventre" à chaque fois qu’elle a appris que son père allait donner une interview ou publier une vidéo sur son blog. "Ces derniers temps, voyant la dérive radicale qu’il était en train de prendre, c’était même devenu une angoisse. Je me demandais quel dérapage on allait encore devoir gérer. Car depuis des mois, il est dans une entreprise permanente de sabotage du travail que je fais. Il n’accepte pas que le parti ait changé", analyse-t-elle.
Début juillet, Marine Le Pen va tenter de remettre un peu d’ordre dans les rangs du FN en convoquant un congrès extraordinaire où devrait être supprimé le titre de président d’honneur que porte toujours son père.