Plus de 24 heures après le départ de l’incendie dans la forêt primaire du Maïdo, le bilan écologique est lourd. Des dizaines d’hectares sont partis en fumée dans cette zone classée au Patrimoine mondial de l’Unesco et les flammes ravagent encore les espèces endémiques de la faune et de la flore.
Sur place, les pompiers sont à pied d’oeuvre pour circonscrire le feu mais la tâche est plus que difficile en raison du vent et de la difficulté rencontrée pour accéder aux foyers d’incendie. Dans les airs et sur terre, tous les moyens sont mis en oeuvre.
La végétation qui pousse à plus de 2000 mètres d’altitude est tout simplement unique. Sa particularité est de résister à la sécheresse, aux fortes chaleurs et au vent. A l’heure actuelle, l’incendie n’est pas circonscrit et pour les membres du Parc National des Hauts, l’inquiétude grandit.
"C’est dramatique parce qu’on perd une partie de la forêt indigène avec les plantes endémiques de la Réunion. Il y a de la faune et de flore " souligne Jean-Marc Bénard - chargé de mission au Parc National des Hauts de la Réunion
Parmi les espèces végétales qui poussent uniquement sur le département : les randonneurs et amoureux de la nature peuvent observer entre autres le branle, les fleurs jaunes et les Tamarins. Ces plantes dont les graines sont installées dans les failles de lave seraient particulièrement difficiles à replanter.
A l’heure actuelle, le risque majeur reste la prolifération des espèces exotiques envahissantes et en particulier, l’Ajonc d’Europe, un arbuste contre lequel les membres du Parc National des Hauts et ceux de l’ONF luttent depuis plusieurs années.
Encadrant les hommes de l’Office National de la Forêt (ONF), André Libea - responsable par intérim de l’unité territoriale Mafate-Côte sous le vent - regrette la destruction par le feu de cette végétation endémique dont la particularité est de se développer dans des conditions extrêmes.La végétation de planèze se situe en effet dans une zone particulièrement sèche qui fait toute la richesse de ce site de renommée internationale. Pour l’heure, il est difficile d’évaluer l’ampleur des dégâts mais avec de la chance, si les racines n’ont pas trop souffert des flammes et si les conditions météorologiques le permettent, la zone sinistrée pourrait retrouver sa splendeur d’ici quatre à cinq ans.