Cette semaine, les huit syndicats de France jouent leur dernière carte pour s’opposer au report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, et de 65 à 67 ans pour une retraite sans décote.
Deux nouvelles journées d’action sont alors prévues mardi et samedi pour protester contre un texte que l’intersyndicale juge injuste et inefficace.
"C’est une des dernières occasions de faire reculer le gouvernement", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, dimanche 10 octobre sur i>Télé et France Inter.
Malgré le durcissement du mouvement syndical, la position du gouvernement n’a pas bougé d’un iota. Le relèvement de l’âge de départ à la retraite serait le seul moyen de préserver les régimes de retraite, au regard des déficits nés de la crise économique, selon ses explications.
Le texte a déjà été adopté par l’Assemblée nationale. Pour sa part, le Sénat a déjà voté vendredi dernier le report à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite. Ce lundi, le report à 67 ans de l’âge de la retraite sans décote a aussi obtenu le feu vert des sénateurs.
Face à l’intransigeance du gouvernement, les appels à la grève reconductible se sont multipliés, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie, et des télécommunications,...
"Le manque de réponse de la part du gouvernement (...) est quelque chose d’insupportable pour les gens qui manifestent, donc il n’est pas étonnant qu’il y ait des mouvements reconductibles qui se décident", a expliqué François Chérèque.
La majorité des Français se disent favorables à la radicalisation du mouvement. Selon un sondage BVA pour M6 publié ce dimanche 10 octobre, 66% des Français sont pour le mouvement reconductible, la proportion passant à 72% chez les 15-24 ans et 71% chez les 25-34 ans.
Ainsi, les lycéens sont massivement favorables à la mobilisation, ce qui provoque la colère de la majorité.
"Les lycéens n’ont rien à faire dans la rue", a fustigé dimanche le chef de file des députés UMP Jean-François Copé sur Radio J. "Il est totalement irresponsable que des adultes en situation de responsabilité dans certaines organisations invitent les lycéens à aller dans la rue", a déclaré vendredi dernier le conseiller social de l’Elysée, Raymond Soubie, sur RTL.
Pour sa part, le ministre de l’Education, Luc Chatel, s’insurge contre ce qu’il considère comme des "tentatives de récupérations ou d’irresponsabilité de personnes qui veulent mettre les lycéens en danger". "Manifester sur la voie publique c’est dangereux", a-t-il déclaré sur France Info.
Par ailleurs, l’Unef, le seul syndicat étudiant en France a appelé dimanche à une journée "facs mortes" aujourd’hui mardi.
"Face à l’autisme du gouvernement, il est désormais temps de franchir un cap dans la mobilisation", estime l’Unef, appelant à cesser les cours, voter la grève et à "participer massivement aux manifestations".