Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a mis en ligne jeudi 30 septembre sur un site islamiste Shamikh1.net la première photographie et le premier enregistrement audio des otages depuis leur rapt, il y a deux semaines, à Arlit, au nord du Niger. Paris y voit un signe encourageant même si l’enregistrement ne contient aucune "revendication" ni "demande de rançon".
L’image diffusée par l’Aqmi montre les sept otages assis à même le sol sur un terrain sablonneux et désertique, et derrière eux se tiennent debout des hommes armés pour la plupart à visage couvert.
Dans l’enregistrement, on entend un homme s’exprimant en français demander à chacun des otages leur identité, le lieu où ils avaient été kidnappés ainsi que le nom du groupe preneur d’otages.
L’otage français Daniel Larribe, qui se présente comme un ingénieur, a été le premier à prendre la parole. "Nous avons été enlevés la nuit dans notre logement (...) par un groupe d’Al-Qaida au Maghreb islamique et nous sommes détenus à l’heure actuelle par AQMI.", déclare-t-il, suivi des quatre autres français qui affirment tour à tour avoir été "enlevé et détenu par Aqmi".
L’enregistrement audio dure 4 minutes et 5 secondes, et il a été produit par Al-Andalus media, une antenne médiatique d’Aqmi. La bande enregistrée mise en ligne par Shamikh1.net porte la mention en français "Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger".
A Paris, le message a été accueilli avec prudence et espoir. "Cette photographie a été authentifiée. Même si nous ne savons pas à quelle date elle a été réalisée, elle constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie", affirme dans un communiqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valéro. Les services de l’Etat restent pleinement mobilisés et mettent tout en œuvre afin d’obtenir leur libération. Nous sommes en liaison constante avec leurs familles", poursuit le communiqué.
Au ministère de la Défense, le réalisme et la prudence demeurent les maîtres mots. "J’ai bien entendu espoir, mais c’est forcément quelque chose de complexe, difficile, incertain avec en face un groupe de quatre cent cinquante à cinq cents hommes – puisque c’est à peu près cela le nombre de combattants d’Al-Qaida sur ces zones immenses –, un groupe qui fait la guerre à la totalité de l’Occident", a déclaré le ministre de la défense, Hervé Morin.
Pour sa part, l’Elysée avait déjà annoncé que les services français étaient "prêts à discuter avec les ravisseurs".
Selon le quotidien algérien El-Watan, la diffusion de cette vidéo intervient alors que les quatre pays du Sahel (Algérie, Niger, Mauritanie et Mali) ont créé, jeudi, un centre de renseignement pour lutter contre le terrorisme dans la région.