Suite et fin de la mutinerie. Les officiers instigateurs de l’insurrection se sont rendus samedi 20 novembre et certains d’entre eux ont immédiatement été envoyés à la prison de haute sécurité de Tsiafahy.
La tentative de coup d’Etat qui a marqué la semaine dernière à Madagascar a finalement été définitivement avortée. Face à un impressionnant déploiement de force des autorités militaires dans l’après-midi du samedi 20 novembre, les mutins ont décidé de se rendre. Des éléments de la Force d’Intervention spéciale appuyés par des hommes de la Garde présidentielle ont investi la base aéronavale où étaient retranchés les insurgés. Au total, une soixantaine de soldats étaient prêts à donner l’assaut sous le commandement du Colonel René Lylison. Finalement, l’affrontement tant redouté n’a pas eu lieu malgré quelques coups de feu sporadiques. Les officiers mutins se sont finalement rendus et ont quitté la base sous bonne escorte.
Après leur arrestation, ceux qui avaient des antécédents judiciaires ont été immédiatement emmenés à la maison d’arrêt de Tsiafahy. Il s’agit entre autres du Colonel Coutiti Assolant, considéré comme un véritable homme de main de l’ancien Président Didier Ratsiraka et du Général Raoelina, recherché pour son implication dans la tuerie du 7 février 2009. Le reste des mutins, dont l’ancien Ministre des Forces armées, le Général Noël Rakotnandrasana, et le Colonel Charles Andrinasoavina, ont été placés en garde à vue dans un camp de la Gendarmerie pour enquête.
Le Premier ministre Camille Vital a salué le dénouement de la situation et a personnellement félicité le Chef de l’Etat-major général de l’Armée, le Général André Ndriarijaona, pour sa dextérité dans la gestion de la situation.
Voilà donc l’épilogue de cette affaire qui a tenu en haleine la population malgache durant la deuxième moitié de la semaine dernière, éclipsant même pour un temps le suivi des résultats du référendum du 17 novembre dernier. Il faut noter que cette année a été particulièrement riche en mutinerie. En espace de 7 mois, la Haute Autorité de la Transition en a en effet connu deux. En mai dernier, il y a eu l’affaire de la Force d’intervention de la Gendarmerie avec un bilan plus tragique : 3 morts dont un civil et 15 blessés.
Ces insurrections à répétition démontrent l’instabilité qui règne toujours dans la Grande Ile malgré les faux-semblants peints par le gouvernement de fait. C’est dans ce contexte que la communauté internationale insiste sur le retour aux négociations entre les principaux antagonistes de la crise. C’est ainsi que la SADC a "appelé à un dialogue renouvelé pour un processus consensuel, crédible, ouvert et neutre de la transition à Madagascar".