Trois des cinq espèces de tortues marines existantes à Madagascar sont menacées d’extinction. Des scientifiques sont montés au créneau pour dire stop à la vente de ces reptiles marins, très prisés pour leur viande.
Les autorités et des scientifiques malgaches tirent la sonnette d’alarme. Et pour cause, trois des cinq espèces de tortues marines répertoriées à Madagascar sont en danger d’extinction, révèle le quotidien local L’Express de Madagascar.
En marge d’une réunion technique, organisée mercredi 4 décembre et à laquelle participaient des représentants de la Primature, du ministère des Eaux et forêts, du ministère de la Justice ainsi que du Comité national de la gestion intégrée des zones côtières, il est ressorti que le trafic de tortues marines fait rage sur la Grande île. Victimes de braconnage à grande échelle, ces reptiles marins sont très prisés dans le pays en raison de leur viande.
« (…) la consommation locale constitue le premier facteur d’extinction de cette ressource », déplore L’Express de Madagascar, soulignant que la viande de tortue marine est vendue sur le marché local à 5 000 ariary (1,80 euro) le kilo.
Selon les statistiques officielles, 10 à 38 tortues par semaine sont capturées rien que dans la ville de Majunga, alors qu’entre 180 et 300 spécimens y ont été capturés de février à novembre 2012. Dans le sud de la Grande île, le constat se révèle d’autant plus alarmant puisqu’entre 5 et 6 tortues marines y sont tuées chaque jour pour leur viande. Dans plusieurs régions du pays, des braconniers bravent la législation en vigueur et s’adonnent à leur macabre commerce en toute impunité.
Face à la situation, un groupe de scientifiques appelle à éradiquer la vente de tortues marines et prévoit des actions de sensibilisation en vue de lutter contre ce fléau, selon L’Express de Madagascar. « En vue de l’éradication de la vente de tortue marine sur le marché local, il a été décidé au cours de cette réunion que des campagnes de sensibilisation seront effectuées auprès des populations. Par la suite, il a été prévu d’appliquer les textes existants. Dans ce cadre, la publication des décrets d’application est nécessaire, car ces derniers sont insuffisants, d’où la difficulté à appliquer les lois », déclare l’un des participants à cette réunion, Mbolatiana Andriamiarinosy, secrétaire technique du Comité national de la gestion intégrée des zones côtières (CN GIZC).