La délégation du Groupe International de Contact en mission à Madagascar ne souhaite plus négocier sur le cas d’Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka. Ils doivent quitter le processus électoral.
Durant les multiples rencontres que la délégation a eues avec les parties prenantes malgaches, elle a fait clairement comprendre que si les candidats décriés ne fléchissent pas, la rupture sera consommée entre Madagascar et le GIC-M et les sanctions décidées à Addis Abeba le 26 juin dernier s’abattront sur les trois personnalités « indésirables ». Le retrait du CIG-M de la médiation sera aussi de très lourdes conséquences pour le financement électoral.
L’équipe du médiateur de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) Joaquim Chissano est appuyée cette fois-ci par Ramtame Lamamra, commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine, et Jean-Claude de l’Estrac, secrétaire général de la commission de l’Océan Indien. La délégation a reçu tour à tour plusieurs entités malgaches, un exercice qui devra encore se poursuivre durant le weekend, à l’issue duquel elle annoncera sa décision.
Pour sa part, le Collectif des 21 candidats à la présidentielle a approuvé les principales revendications du GIC-M dont le retrait de Lalao Ravalomanana, Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka de la course à la magistrature suprême et la recomposition de la Cour électorale spéciale qui a validé le dossier de ces trois personnalités.
De son côté, la mouvance Ravalomanana qui a présenté l’épouse du président en exil à cette élection, est ressortie très insatisfaite de la rencontre. Dans un communiqué, elle a réagi fortement. « Une élection qui ne verrait pas la participation des principaux protagonistes de la crise remettrait en cause incontestablement la crédibilité et la liberté du processus électoral, et porterait en elle-même les germes d’une nouvelle crise politique dans l’avenir » pouvait-on lire.
Pour appuyer davantage leurs arguments, les membres de cette mouvance de rappeler que le 8 décembre 2012, les chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC ont eux-mêmes prôné pour une élection ouverte à tous.
Dans son point 7.9, le communiqué de Dar-Es-Salam disait : « Le Sommet a exhorté également le gouvernement de transition d’abroger les lois destinées à faire obstacle à la participation de ses citoyens aux prochaines élections ».
Pour mieux défendre leur cause, les partisans de Marc Ravalomanana s’appuient entre autres sur une loi organique n° 2012-015 qui stipule clairement qu’« aucun retrait de candidature n’est admis après la date limite du dépôt des dossiers de candidature ».
Dans l’entourage de l’homme fort du pays, le président Andry Rajoelina, et dans celui de l’ancien chef d’Etat Didier Ratsiraka, on se préserve pour le moment de tout commentaire. En attendant, les émissaires du GIC-M continuent sur leur lancée et comptent bien parvenir à se faire entendre avant que les sanctions ne tombent.