La justice comorienne a rejeté hier la demande de remise en liberté provisoire du Colonel Saïd Abeid Adbérémane, détenu à la prison de Koki, à Anjouan, depuis mercredi 1er décembre 2010.
Le Colonel Abeid, chef autoproclamé d’Anjouan entre 1999 et 2001, est soupçonné de complicité d’agression, de viol et séquestration. Des accusations niées en bloc par l’intéressé qui dénonce l’acharnement du pouvoir en place. Ces derniers temps, l’ancien homme fort d’Anjouan s’est illustré sur la scène politique du pays pour son soutien en faveur d’un candidat de l’opposition en vue de la présidentielle de 26 décembre prochain.
Son arrestation a eu lieu dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre dans son domicile à Pomoni, un village reculé d’Anjouan. Six militaires de l’AND (Armée nationale de Développement) ont débarqué chez lui sans mandat d’arrêt, suite à une plainte déposée en novembre par une certaine Atuyaba Mohamed l’accusant de complicité de viol. Des faits qui remontent aux années de règne du chef des séparatistes d’Anjouan, entre 1999 et 2001.
Jeudi 4 novembre, le tribunal de Mutsamudu a condamné Saïd Abeid Adbérémane ainsi que trois de ses anciens collaborateurs (Allaoui Ba Paruruku, Askalane et Amir) à treize mois de prison, assortie de 500 000 francs comoriens d’amendes (environ 1000 euros) à verser à la partie civile. Pour le colonel, c’était une condamnation par contumace. Mais son jugement a immédiatement été exécuté depuis son interpellation.