Deux des trois candidats qualifiés au second tour appartiennent au camp du pouvoir à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle comorienne. L’opposition conteste les résultats.
Des irrégularités ont été constatées pendant le premier tour de l’élection présidentielle comorienne, le 21 février dernier. Les candidats perdants ont fait front commun avec Azali Assoumani, le troisième candidat qualifié au deuxième tour, pour appeler à manifester samedi dernier, manifestation qui a été interdite par le gouvernement, bien qu’autorisée par la mairie de Moroni où une opération ville morte est prévue aujourd’hui.
Mohamed Daoud, maire de Moroni et également candidat à l’élection présidentielle a été arrêté. "Le gouvernement craint la manifestation de la vérité. Il n’a pas voulu que le peuple puisse venir manifester parce qu’il a un sentiment de culpabilité. Je ne peux pas accepter que Mamadou et consorts prennent en otage notre pays", a déclaré le député Fahmi Saïd Ibrahim, éliminé du second tour avec seulement 562 voix de moins qu’Azali Assoumani. "C’est un recul extraordinaire des libertés", a renchéri Azali Assoumani.
Les candidats Azali Assoumani de la CRC, classé en troisième position par la CENI, et Fahmi Said Ibrahim du Juwa, quatrième, contestent les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle proclamés mercredi dernier. Azali Assoumani devrait occuper la première place, selon les estimations de son parti avec 14,96% des voix.
"Le pouvoir en place avait pris la décision, depuis le début, d’écarter par tous les moyens la candidature du parti Juwa, et ils y sont arrivés. Il n’y aura pas de second tour si un nouveau décompte des résultats n’est pas fait", a déclaré Hassane Ahmed El-Barwane, le directeur de campagne du parti Juwa.
À en croire Fahmi Said Ibrahim, 23 candidats à l’élection présidentielle sur les 25, y compris Azali Assoumani, contestent les résultats. "Cela montre la gravité des choses", a-t-il ajouté.
Après délibération, la CENI avait placé Mohamed Ali Soilihi (Updc) en haut du podium avec 17,61%, suivi de Mouigni Baraka Said Soilihi avec 15,09% et l’ancien président Azali Assoumani, avec 14,96%. Quelques heures plus tard, le ministre en charge des élections a convoqué la presse afin de rendre publics à son tour les résultats de son ministère, et les chiffres sont différents de ceux de la CENI.