Un Haut-commissaire de l’ONU affirme que la montée de l’extrême droite au pouvoir en Autriche est un tournant "dangereux". Le responsable des Nations Unies craint surtout une "érosion" concernant les droits de l’homme dans le monde.
L’entrée du parti de l’extrême droite dans la nouvelle coalition qui se forme au sein du pouvoir en Autriche s’inquiète sérieusement l’ONU. D’après un responsable des Nations Unies, ce changement représente un danger pour le monde, notamment au niveau des droits de l’homme. Pour illustrer ses propos, Zeid Ra’ad Al Hussein a pointé du doigt l’"extrême barbarie" des conflits en Syrie et au Yémen.
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Le Haut-commissaire aux droits de l’homme onusien a ainsi accusé la Birmanie d’avoir organisé les sanglantes répressions à l’encontre des Rohingyas, une minorité musulmane dans le sud-ouest du pays. Zeid Ra’ad Al Hussein en vient même à comparer ces violentes poursuites à un "génocide". Le responsable onusien condamne vivement les actions contre les Rohingyas ayant fait des milliers de morts et poussé à l’exil plus de 655 000 personnes depuis le mois d’août.
Zeid Ra’ad Al Hussein n’a pas pu s’empêcher de faire part de ses inquiétudes quant aux derniers événements en Autriche. D’après le diplomate jordanien de 53 ans, la décision du nouveau chancelier Sebastian Kurz de céder à l’extrême droite sur des positions comme l’immigration marque "un dangereux développement dans la vie politique en Europe".
Le chancelier autrichien veut en effet s’assurer le maximum de voix, ce que le responsable onusien taxe de "total opportunisme". Selon Zeid Ra’ad Al Hussein, cette coalition autrichienne est un exemple dangereux pour d’autres responsables politiques en Europe. Pour rappel, le gouvernement conservateur investi le lundi 18 décembre 2017 comprend six ministres issus du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite). Des postes sensibles comme l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Défense leur ont été confiés.
Dans la foulée, le Haut-commissaire de l’ONU a mis en garde contre cet "ethno-nationalisme" rappelant l’époque de l’avant-Première guerre mondiale. "Nous n’avons qu’à revenir 104 ans en arrière et nous y sommes", a-t-il dit. Zeid Ra’ad Al Hussein a notamment mis en garde les responsables politiques européens qui envisagent d’"exploiter la peur en tant que moyen d’arriver au pouvoir". Pour lui, cette rhétorique populiste ne fera que déclencher des violences au mépris des droits de l’Homme.
Source : 20 Minutes