La France a été condamnée, hier, par la Cour européenne des droits de l’Homme à verser près de 82 000 euros d’indemnités à neuf somaliens impliqués dans l’affaire de l’attaque des navires du Ponant et du Carré d’as.
Les neuf somaliens avaient été injustement placés en garde à vue lors de leur débarquement en France au lieu d’être directement présentés à un juge, rappelle le site metronews.fr aujourd’hui. L’attaque des navires français le Ponant et le Carré d’as remonte à 2008, au large des côtes somaliennes.
Les neuf hommes étaient soupçonnés d’acte de piraterie. Ils avaient été arrêtés par l’armée française et ramenés en France. Il y a eu violation de leur droit à la liberté et à la sécurité, selon la Cour : au moment de leur arrivée en France, ils auraient dû "être présentés sans délai à une autorité́ judiciaire" au lieu d’être placés 48 h en garde à vue, sachant qu’ils avaient déjà été retenus plusieurs jours le temps de leur transfert.
La France devra verser 5 000 euros pour dommage moral à trois somaliens arrêtés dans le cadre de l’affaire du Carré d’As, et 2 000 euros à chacun de six requérants dans celle du Ponant. Le reste est constitué de compensation pour chacun d’entre eux pour frais et dépens.
Plusieurs prévenus ont été relâchés des années après leur interpellation dans le cadre de ces affaires, à l’instar de trois hommes jugés pour la prise d’otage sur le Ponant, après quatre ans de détention "provisoire", pour être finalement innocentés.
Arrêté à tort dans l’attaque du Ponant, Abdurahman Ali Samatar recevra ainsi 17 000 euros supplémentaires de la France, après les sommes déjà versées ces dernières années pour préjudices moral et matériel.