Illustration/SIPA
Des djihadistes d’origine ouïghoure qui se réclament de Daesh menacent la Chine dans une vidéo. Il s’agit d’une première.
C’est la première fois que Daesh s’en prend directement à la Chine par la voix de combattants issus de la minorité musulmane ouïghoure. Ceux-ci menacent de verser des "rivières de sang" dans une vidéo de 28 minutes publiée lundi 27 février et enregistrée sur le front de la guerre en Irak, d’après SITE Intelligence Group, un organisme spécialisé dans la surveillance des sites web liés au terrorisme islamique.
La vidéo en question montre un combattant chinois de Daesh proférant des menaces à l’endroit de son pays avant d’égorger un homme désigné comme un espion. "Vous les Chinois qui ne comprenez pas ce que les gens disent ! Nous sommes les soldats du Califat, et nous viendrons à vous pour clarifier les choses en faisant parler nos armes, pour verser des rivières de sang afin de venger les opprimés", hurle-t-il, selon une traduction du SITE Intelligence Group.
C’est également la première fois que des militants s’exprimant en langue ouïghoure font allégeance à Daesh, d’après Michael Clarke, spécialiste de la province du Xinjiang à l’Université nationale australienne à Canberra. Selon lui, Pékin est désormais "une cible de la rhétorique djihadiste", alors que la Chine était jusqu’ici rarement mentionnée par les organisations islamistes internationales.
Les Ouïghours forment un peuple turcophone et musulman sunnite habitant la région autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Ils représentent une des cinquante-six nationalités reconnues officiellement par la République populaire de Chine et sont apparentés aux Ouzbeks. Ils soutiennent être l’objet de discriminations religieuses et sur le marché du travail face aux Hans, l’ethnie majoritaire dans le pays.
Ces dernières années, des attentats ont été attribués à une frange radicalisée des Ouighours. Ces actes terroristes, qui surviennent régulièrement, ont déjà fait des centaines de morts dans le Xinjiang. La Chine s’inquiète des liens entre ces militants et les réseaux terroristes mondiaux, dont Daesh.
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