L’autoproclamé Etat islamique annonce en outre un "surplus" de 250 millions de dollars, 211 millions d’euros pour 2015. Les chiffres avancés par le groupe terroriste sont jugés "plausibles".
C’est dans son premier budget annuel que le groupe terroriste a annoncé l’information, rapporte Le Figaro aujourd’hui. Abu Saad al Ansari, son leader religieux a annoncé que l’organisation terroriste avait approuvé pour 2015 et pour la première fois, un budget de 2 milliards de dollars, avec un "surplus" de 250 millions de dollars, 211 millions d’euros, soit un solde budgétaire à +12,5%.
Le cheik Ansari, affirme ainsi que le budget couvrira les salaires des combattants et des subventions pour les pauvres, les veuves et les handicapés, victimes des frappes aériennes. L’excédent budgétaire serait utilisé "pour financer l’effort de guerre" avec le soutien d’une banque islamique.
Ces annonces tombent seulement quelques jours après l’ouverture d’une banque islamique à Mossoul, dans le Nord de l’Irak, qui pourrait proposer des prêts. Ces déclarations viseraient à asseoir la légitimité du pseudo État proclamé en juin dernier sur 8 millions d’habitants et un quart du territoire de l’Irak et de la Syrie.
Selon Newsweek, les recettes quotidiennes de "Daech" proviennent à la fois de la contrebande de pétrole qui se monteraient à près d’un million de dollars par jour, 848 000 euros, du pillage à mesure que les troupes conquièrent de nouveaux territoires, des rançons du kidnapping et de dons privés en provenance du Golfe.
Selon une enquête du media américain menée en novembre dernier, les revenus du groupe État islamique s’élevaient ainsi à 6 millions de dollars par jour, soit 5 millions d’euros. En outre, les fonds du groupe proviendraient des braquages de banques dans les grandes villes irakiennes.
"L’État islamique est devenu le groupe terroriste le plus riche", indiquait récemment l’International Business Times, suite au pillage de 429 millions de dollars, soit 363 millions d’euros des coffres de la Banque Centrale de Mossoul, selon des médias Kurdes. Le Financial Times avait alors qualifié ce holdup up "de plus grand braquage de tous les temps".
La Fondation britannique de lutte contre la radicalisation Quilliam juge que ces chiffres avancés par l’organisation sont "plausibles". Toutefois l’association indique que les montants évoqués peuvent également être faux : "Des déclarations similaires sont faites depuis quelques mois, certains essayant de donner une bonne image de Daech, d’autres tentant de diaboliser l’organisation", confie Charlie Winter, chercheur pour Quilliam. Mais l’expert se montre perplexe sur l’intérêt pour le groupe terroriste de publier de telles informations : "Il est curieux pour une organisation secrète de rendre de telles informations publiques ", s’interroge-t-il.