Nicolas Jacquard revient sur l’affaire du lynchage de deux Français à Nosy Be survenu le 3 octobre 2013.
Les investigations de Nicolas Jacquard, publiées par Le Parisien, révèlent une nouvelle version de ce qui s’est passé à Nosy Be le 3 octobre 2013. Le journaliste a reconstitué la vie des deux hommes sur l’île de Nosy Be. Il dit que Roberto Gianfala, avait retrouvé un ami d’enfance, un dénommé Thierry, qui y exploitait une concession de pierres précieuses de saphirs étoilés. L’individu aurait même conclu une affaire juteuse quelques mois plus tôt en vendant un saphir de 40 000 dollars à Paul Allen, le cofondateur de Microsoft qui y avait séjourné. Ce qui a suscité des convoitises.
Ce 3 octobre 2013, mis en cause par la foule excitée, Thierry aurait réussi y échapper en orientant la furie vers les deux hommes mis à mort. Il vit aujourd’hui caché quelque part dans le nord de Madagascar.
Pour des témoins rencontrés par Nicolas Jacquard, ce drame a également "des dessous politiques". L’enquête pointe un sénateur local qui aurait "loué" les émeutiers en les faisant venir de Grande-Terre à Nosy Be, pour entraver un meeting de campagne du futur président de la République qui allait se tenir sur l’île.
Le journaliste conclut son investigation en indiquant que 35 personnes ont été interpellées depuis. Mais avec ses témoins, il est dubitatif sur la suite donnée à l’affaire et à la capacité des autorités malgaches à définir les responsabilités réelles et juger les instigateurs de l’incident. "Dans cette affaire, on nage en eaux troubles. Alors personne ne sera jugé et on laissera crever quelques sous-fifres en prison", déclare un témoin.