Au coeur des préoccupations de la centaine de représentants présents à Brasilia : le tourisme. Cette question centrale est celle autour de laquelle gravitent tous les espoirs. Pour l’ensemble de ces délégations, l’inscription de leurs biens sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco constitue un enjeu majeur pour le développement culturel et touristique de leur pays. Mais il faut aussi se préparer Les représentants de la Réunion et de la ville d’Albi pour la France, sont eux-aussi conscients de l’importance de cette 34 ème session du Comité de l’Unesco.
"Ce serait quelque chose de très fort" : c’est dans ces termes que Philippe Bonnecarrère, maire de la ville d’Albi qualifie la possible inscription de la cité épiscopale française au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Son homologue Daniel Gonthier, Président du Parc National des Hauts garde lui aussi en tête les retombées considérables pour le secteur du tourisme d’une validation du dossier réunionnais .
Hormis la reconnaissance de nos richesses naturelles sur la scène internationale, c’est bien le développement d’un tourisme de masse que vise le chef de file de la délégation Réunion.
A ce propos, le maire de Bras-Panon précise que l’inscription de l’île sur la liste des biens naturels de l’Unesco permettrait aux professionnels du tourisme de convaincre davantage d’acteurs étrangers, notamment les tour-opérators qui proposent exclusivement des sites classés.
Si les avantages sont nombreux, il y a aussi un revers à la médaille. Les sites classés au Patrimoine de l’Unesco sont sélectionnés pour leurs qualités uniques.
Leur beauté et surtout la nécessité de les préserver représentent des critères essentiels de sélection pour les membres du Comité de l’Unesco. Dans ce contexte, le tourisme de masse généré par la médiatisation de ces sites au niveau international est jugée peu compatible avec le projet de sauvegarde de ces sites naturels.
Natarajan Ishwaran a étudié ce phénomène et met en garde sur les effets néfastes d’une telle médiatisation. Le Directeur de la Division des Sciences Ecologiques de l’Unesco alerte sur la nécessité d’adopter une stratégie d’accueil pour concilier à la fois la venue de milliers de touristes et la préservation des biens naturels.
Si la délégation Réunion réussit à convaincre le comité de l’Unesco, de nombreuses changements devront être opérés, en termes de structures hôtelières ou encore d’aménagement des sites.