Les forces militaires de l’ONU et l’armée française ont lancé hier au cœur de la capitale ivoirienne d’Abidjan ce qui semble être l’assaut final contre le président sortant Laurent Gbagbo. Des hélicoptères français et de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) ont tiré des missiles sur la résidence de Laurent Gbagbo dans le quartier de Cocody, sur le palais présidentiel et sur les camps militaires pro-régime d’Agban et d’Akouédo.
Hier soir, les forces de l’ONU et les forces françaises Licorne ont mené d’ultimes raids aériens sur le dernier bastion de Laurent Gbagbo. " Il s’agit d’aller chercher les armes lourdes là où elles sont ", conformément au mandat et à la résolution 1975 de l’ONU, explique le porte-parole du Quai d’Orsay Bernard Valéro, niant toute attaque visant la personne de Laurent Gbagbo. L’objectif est de " retirer à Gbagbo les armes lourdes qu’il utilise pour terroriser la population. On va les chercher là où elles se trouvent pour les neutraliser ", précise M. Valéro sur les ondes de la RFI. "Laissez-moi souligner que l’Onuci n’est pas partie prenante dans ce conflit", a souligné un peu plus tôt le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
Parallèlement aux frappes de l’ONU et de la France, une armada de véhicules, armés de mitrailleuses lourdes, avec à bord des centaines de soldats pro-Ouattara, a également pénétré dans la ville d’Abidjan, pour faire tomber le régime de Laurent Gbagbo. Désormais, le président sortant ivoirien est plus que jamais cerné par ses détracteurs. Cependant, l’homme reste introuvable. " Il s’est refugié dans un lieu inconnu ", rapportent plusieurs médias internationaux.
Depuis Washington, le président américain Barack Obama a de nouveau appelé M. Gbagbo " à se retirer et à respecter la volonté du peuple ". De son côté, Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo à Paris, juge ces offensives dans la ville d’Abidjan comme des " actes illégaux " et une " tentative d’assassinat " contre Laurent Gbagbo.
Ce matin de mardi 5 avril, les rues d’Abidjan sont désertées par les populations civiles, qui préfèrent se terrer chez elles, à l’abri des combats. Plusieurs témoins relayés par les médias déclarent avoir entendu des tirs à l’arme lourde et aux mortiers.