En marge de la publication de son film ‘Le Bruit des Vagues’ sur YouTube, le médecin Quentin Gleitz raconte au Journal de Mayotte sa traversée d’Anjouan à Mayotte en kwassa.
Les faits se sont déroulés en 2018. Quentin Gleitz travaillait pour une boîte en accompagnant des jeunes filles pour faire des IVG. Il allait ainsi à la rencontre de jeunes, souvent sans papiers, et faisait de la prévention à la santé dans des collèges ou lycées. "Je travaillais avec des clandestins j’ai vu de la souffrance, personne à Mayotte ne peut la nier. Cette histoire m’a sensibilisé", confie le médecin.
Ainsi, il avait le besoin "d’y aller, de voir, de sentir et de ramener quelque chose". En voyage en Afghanistan, le Dr Gleitz confie avoir commencé un livre qui ne s’est pas concrétisé. Il était bénévole dans plusieurs associations et a travaillé dans le social en marge de ses études". Ce qui l’a frappé à Mayotte, "c’était ça. Ce n’était pas un choc car j’avais déjà vu des pays pauvres avec une précarité omniprésente", dit-il. Et son but était de "revenir" avec quelque chose, de ne pas revenir qu’avec un simple discours, mais avec une œuvre pour qu’un débat puisse avoir lieu.
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Quentin Gleitz avait contacté des Mahorais qui l’ont conseillé et donné des contacts, le faisant rencontrer des passeurs. Il a pris le Maria Galanta jusqu’en Union des Comores où le médecin a rencontré son guide, puis "je suis rentré en France de manière clandestine. Il y avait le risque d’être considéré comme un policier, j’ai dû les mettre en confiance".
Il dit avoir eu peur des menaces, mais "je n’en ai pas eu sur place, j’étais plutôt quelqu’un d’étrange pour eux". Le voyage lui a coûté 200 €, sachant qu’ils étaient 26 à bord. "De ce que j’ai compris ça dépend du service rendu. Moi ceux qui ont pris le bateau avec moi ont payé près de 100 €", se souvient-il, et au niveau de la sécurité : "il n’y avait rien", même pour les passeurs.
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