Philippe Le Constant, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, soutient la décision de Manuel Valls d’utiliser 49-3 pour la Loi El Khomri qui était débattue à l’Assemblée nationale.
Philippe Le Constant, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste, s’exprime en direct sur le Plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion.
Philippe Le Constant sur le 49-3
"C’est une procédure. Tous les gouvernements ont recours à cette disposition dès lors qu’il y a un doute sur la majorité. À partir du moment où le président et le chef du gouvernement estiment que c’est une loi qui doit passer démocratiquement suite à un vote parce qu’elle va dans l’intérêt des Français - en l’occurrence, une plus souplesse pour favoriser l’emploi et l’embauche - il est normal qu’ils aient recours à cette article 49-3 inscrit dans notre Constitution qui a été très souvent utilisé par les gouvernements au pouvoir."
Mettre les députés face à leurs responsabilités
"La rue, c’est important. Les sondages, c’est important. Mais on ne peut pas gouverner en permanence en fonction des sondages ou de la rue. À partir du moment où l’on estime qu’une loi est bonne et va dans le bon sens, qu’elle sera un élément qui va faciliter l’embauche dans un pays comme la France qui est en prise avec le chômage de masse depuis 40 ans, il est normal que l’on mette chaque député en face de ses responsabilités en disant : C’est à vous de vous prononcer sur la confiance ou pas en ce gouvernement."
Philippe Le Constant confiant
"Je n’ai aucun doute sur l’issue finale de ce vote. C’est la deuxième fois que le gouvernement de Manuel Valls utilise le 49-3. La dernière fois, ça s’est passé sans problème dans la mesure où s’il n’y a une majorité sur cette loi, il y a une majorité qui ne souhaite pas que le gouvernement de gauche tombe."
Et les frondeurs ?
"Le paroxysme aura lieu si un certain nombre de députés socialistes fait tomber le gouvernement, ce que je n’imagine pas une seconde. Les frondeurs peuvent critiquer une orientation politique mais ils sont socialistes, ils ont été élus par un électorat de gauche dans la foulée de l’élection de François Hollande, ils n’ont pas envie d’être exclus du parti et de porter la lourde responsabilité devant leur électorat d’un retour de la droite au pouvoir."
Et si la motion de censure est votée ?
"À ce moment-là, ils vont provoquer des élections législatives où la Droite pourrait prendre le pouvoir. Ils ne peuvent pas trahir leur électorat."
Patrick Lebreton est-il un frondeur ?
"Je ne le considère pas comme un frondeur. Il a fait connaître sa position critique sur cette loi. Maintenant, les choses change avec le 49-3 : il y aura un vote de confiance et je n’ai aucun doute sur le choix de tous les parlementaires socialistes réunionnais."